A La Réunion, un enfant sur huit serait victime de harcèlement scolaire. Ces derniers mois, des faits divers tragiques ont mis en évidence la gravité du phénomène. Certains enfants se retrouvent dans de telles souffrances qu’ils mettent fin à leurs jours ou qu’ils tentent de le faire. Confronté à ces drames, le gouvernement a érigé la lutte contre le harcèlement scolaire en priorité absolue pour l’année scolaire 2023-2024.
Gaëlle Malet et Jean-Marc Collienne attendent vos questions et vos remarques sur notre site Réunion La 1ère ou notre page Facebook dans la catégorie "commentaires".
Ils reçoivent ce jeudi dans le grand studio de Réunion La 1ère:
- Pierre-François Mourier, Recteur de l’académie de La Réunion
- Isabelle Poncharville, présidente PEEP
- Guillaume Aribaud, instituteur (FSU)
- Elodie Balafré, psychologue
- Sulliman Omarjee, avocat spécialiste du cyberharcèlement
- Juanita Fandrata, mère d’enfants victimes de harcèlement
Revoir l'émission du 26 octobre:
Un plan contre le harcèlement scolaire
Le 27 septembre dernier, la Première ministre Elisabeth Borne a sonné la "mobilisation générale" pour mener "une lutte implacable" contre le harcèlement scolaire avec une kyrielle de mesures allant du signalement systématique des cas à la justice à la volonté d'"exclusion des élèves harceleurs" des réseaux sociaux.
Après une série de cas dramatiques et autant de polémiques sur la gestion par l'Education nationale de ce que Mme Borne qualifie de "phénomène massif", la cheffe du gouvernement a dévoilé un plan interministériel "contre le harcèlement à l'école et dans tous les lieux de vie de l'enfant", un sujet dont elle a fait une "priorité absolue" de la rentrée.
"La mobilisation doit être générale", a affirmé Mme Borne avant d'ajouter vouloir mener "une lutte implacable contre le harcèlement". "Vous n'êtes pas seuls", a-t-elle lancé à l'adresse des élèves harcelés. Saluant "la libération de la parole", le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal a fait état d'un récent "tsunami de témoignages". "En ce mois de septembre, trois fois plus de signalements ont été effectués qu'en septembre 2022", a-t-il souligné.
Le 3018, un numéro d'urgence contre le cyberhacèlement
A l'occasion de ce discours prononcé depuis Matignon, la cheffe du gouvernement a levé le voile sur ce plan qui avait été programmé après le choc provoqué par le suicide d'une adolescente de 13 ans au printemps, Lindsay.
Parmi la série de mesures préparées, le gouvernement a décidé de faire du 3018, numéro d'aide d'urgence actuellement dédié au cyberharcèlement, le numéro unique de signalement, accompagné d'une application, contre deux numéros actuellement (le 3020 pour les familles et victimes, et le 3018 spécifiquement sur le cyberharcèlement).
Ce plan prévoit également la formation de tous les acteurs de la communauté éducative d'ici la fin du quinquennat à la lutte contre le harcèlement. Plus globalement tous les adultes intervenant auprès de mineurs, par exemple dans le sport ou en colonies, devraient se voir délivrer une formation sur ce sujet.
Le gouvernement souhaite également "développer la confiscation des téléphones, et permettre d'exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux". Gabriel Attal a lui annoncé la généralisation dans "le cursus scolaire" de "cours d'empathie" à partir de la rentrée 2024 sur le modèle de ce qui se pratique par exemple au Danemark. "Dès la rentrée de janvier 2024, il y aura chaque semaine des cours d'empathie dans au moins une école pilote par département", a précisé le ministre.
Avant la conférence de presse, la Première ministre a entendu plusieurs témoignages d'élèves harcelés ou engagés dans des associations de lutte contre le harcèlement. "Ce n'est évidemment pas des histoires simples à raconter. En parler c'est très important et vous engager aussi pour les autres c'est aussi un très belle façon de se reconstruire", a conclu Mme Borne à l'issue de cette rencontre.