SPL Estival : Patrice Selly tente de rassurer, les syndicats s'inquiètent de la résiliation de l'actuel contrat de DSP

L’avenir de la SPL Estival était au menu du conseil de la Cirest, mercredi 24 juillet.
L’avenir de la SPL Estival était au menu du conseil de la Cirest, mercredi 24 juillet. La société en charge du transport urbain de l’Est de l’île est en redressement judiciaire depuis l’an dernier. Hier, les syndicats sont montés au créneau car l’actuel contrat de DSP, Délégation de Service Public, a été résilié. Patrice Selly assure qu'il ne touchera pas aux emplois et aux lignes de bus desservies.

Des tensions autour de la table, mercredi 24 juillet, lors du conseil communautaire de la région Est. Le dossier de la SPL Estival était au menu. L'actuel contrat de DSP, Délégation de Service Public, a été résilié, hier soir.

Résiliation de l'actuel contrat de DSP

La société en charge du transport en commun dans les communes de la Cirest est en redressement judiciaire depuis août de l'année dernière. Elle accuse aujourd’hui un déficit de près de cinq millions d'euros.

Hier soir, la résiliation de l’actuel contrat de DSP, Délégation de Service Public, a été voté. Mobilisés, les syndicats et salariés de la SPL Estival s'inquiètent et surtout s'agacent.

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

SPL Estival au menu du conseil de la Cirest

 "Une mascarade" pour les syndicats

Le porte-parole de l’intersyndicale, Eric Talassia du syndicat UR 974, estime qu’il s’agit d’une mascarade. "Nous sommes mis devant le fait accompli, soit on vote le nouveau contrat, soit on a pas l’argent supplémentaire, c’est du chantage, c’est aberrant, s’indigne-t-il. Patrice Selly dit qu’on gardera les huit lignes et qu’il n’y aura pas de conséquence sur les emplois, mais ça c’est de la théorie. La SPL Estival a besoin d’un vrai commandant qui dirige et qui pense à l’avenir et au développement de la mobilité sur le territoire".

 "Une necessité" pour Patrice Selly

En face, Patrice Selly, président de la Cirest et de la SPL Estival a tenté de rassurer. La Cirest qui avait alloué une première enveloppe de 300 000 euros s'était engagée sur un deuxième versement de 800 000 euros. Mais pour cela, Patrice Selly assure qu’il est nécessaire de résilier "l’actuel contrat DSP dit In house" et qu’il faut "choisir un mode de gestion impliquant une nouvelle délégation de service public".

"Pour pouvoir verser ces 800 000 euros complémentaires, il est nécessaire, d’un point de vue juridique, de pouvoir résilier l’actuel contrat et d’en conclure un nouveau", avance Patrice Selly. Il assure que la SPL Estival "continuera à exploiter huit lignes comme elle le fait dans le cadre du contrat en cours".

"Mon objectif est de maintenir la société, le emplois et ce service public qui bénéficie aux usagers du territoire de la Cirest", ajoute-t-il.

 L'inquiétude des salariés

Pour les salariés et syndicats, cette résiliation est incompréhensible. Ils craignent pour leurs emplois et refusent que de nouveaux efforts leur soient encore demandés.

"En novembre denrier, Patrice Selly avait annoncé qu’il injecterait 800 000 euros et 300 000 euros soit 1,1 milions en contributions financières ; et  nous étions déjà dans le contrat actuel, à aucun moment il avait dit qu’il fallait en changer", rappelle Eric Talassia du syndicat UR 974.

L'agacement à Saint-André

Présent hier soir, Joé Bédier, vice-Président de la Cirest, et maire de Saint-André, a déploré la gestion de Patrice Selly. "Tant qu’ils ne prendront pas conscience qu’ils ont fait des erreurs, ils ne rectifiront rien du tout, a-t-il fustigé. Tant qu’on persiste dans l’erreur, on ne pourra pas trouver de solution, alors qu’il y a des femmes et hommes derrière".

 Et la suite ? 

Hier soir, la résiliation de l'actuel contrat de DSP a été voté. La SPL Estival est toujours sous le coup d’une procédure judiciaire dans le cadre du redressement. Une audience est prévue le 28 aout prochain devant le tribunal de commerce. Elle concernera la poursuite de la période de sauvegarde pour une durée de six mois.