Sur quelle base la représentativité au sein du Congrès repose-t-elle ?

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C'est un argument souvent avancé par les loyalistes pour dénoncer l'inéquité instaurée par l'Accord de Nouméa dans la représentation au Congrès. La part donnée aux provinces Nord et Iles serait outrageusement déséquilibrée. Principale raison de la mise en minorité des non-indépendantistes.

Le principe un homme une voix serait-il bafoué dans la représentation de nos élus au Congrès ?  En effet, chaque élu ne pèse pas le même nombre de voix. Idéalement, chaque conseiller de la Nouvelle-Calédonie devrait être le représentant de 3 314 électeurs. Mais l’écart reste marginal.

C’est au niveau des assemblées de provinces qu’il est très marqué. Ainsi, à la province des Iles et ses 21 205 inscrits, un élu provincial représente 1 514 voix. Toutefois, cette institution ne donne que 7 élus au Congrès. Par conséquent, chacun d’eux pèse 3 029 électeurs au Congrès.

Même calcul en province Sud, qui compte un peu plus de 108 000 inscrits. Un élu provincial y pèse 2 711 voix. Avec 32 représentants au Congrès, on arrive à 3 388 électeurs par conseiller.

C’est en province Nord que le rapport est le plus discutable. Cette dernière compte moins de 40 000 électeurs. Un élu provincial représente 1 814 électeurs. Les 15 conseillers qui siègent au Congrès n'y pèsent que 2 660 voix chacun.

Des différences qui n'expliquent pas les changements de majorité

Cela n’explique pas le basculement de majorité au Congrès entre 2022 et 1999, date de la première mandature de l’Accord de Nouméa. La raison se trouve bien dans un réel gain de sièges de la part des indépendantistes et ce dans les trois provinces. Depuis deux décennies, les loyalistes sont partout en perte de vitesse. Le nombre s'est réduit de quatre sièges, en province Sud comme en province Nord et ils n'ont aucun élu en province des Iles.