Ti'Moun Trotter : 9 pays déjà parcourus pour cette famille guyanaise

Famille Gallego
Suite des aventures de la famille Gallego. Depuis le mois de février, cette famille originaire de Mana a entrepris de rejoindre le Japon pour le biais de l'ancienne route de la soie. Après avoir traversé huit pays, ils sont arrivés il y a quelques jours en Turquie.

Cela fait exactement 160 jours que Marcelinho et ses parents ont quitté Mana pour rejoindre Albi. Cette région du sud de la France a été leur point départ pour se lancer dans une grande aventure : celle de traverser l'Europe puis l'Asie afin de se rendre au Japon à vélo. 

Avec plus de 3700 kilomètres au compteur, la famille Gallego a déjà traversé neuf pays. La France, l'Italie, la Slovanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Albanie, Grèce. Ils sont désormais en Turquie. À grands coups de pédales, ils ont grimpé des pentes montagneuses, bravé des tempêtes et ont connu quelques difficultés de logistiques. Des aléas du quotidien qui rendent cette expérience encore plus belle. Une opportunité de faire des rencontres extraordinaires : 

Les Turques sont un peuple extrêmement hospitalié. Plusieurs fois par jour, on est invité à manger, à boire le thé. A l'occasion de l'Aïd, on a été invité dans une famille à tuer le mouton, à manger avec la famille. C'était vraiment sympa.

Vincent Gallego

Afin de favoriser les rencontres, la famille n'hésite pas à privilégier les terres éloignées. Marcelinho, Rosaria et Vincent traversent des petits villages où les habitants ont peu ou pas de contacts avec des touristes. "Cela permet des échanges plus authentiques" explique Vincent Gallego. 

Des rencontres riches en émotions 

Depuis le début du printemps, ces sportifs ont pu créer du lien au fil de leur voyage : 

Dalino, le producteur de coing dans la ville de Trebinje en Bosnie-Herzégovine

Le papa de Marcelhino, à l'initiative de cette aventure, détaille cette première rencontre :

"Elle a eu lieu dans la ville de Tribinje dans le sud de Bosnie-Hergovine. On est arrivés dans cette ville en fin de journée. On cherchait un petit coin pour poser notre tente. Si on veut être au calme, on va dans des plantations, ce qui nous permet de nous cacher un peu. Autre option, on demande à des habitants de nous permettre de s'installer dans leur jardin, dans leur plantation ou dans leur garage. Arrivant devant un stade de football, nous avons vu Dalino accompagné de deux autres personnes.

Cet agriculteur a accepté de nous accueillir dans son verger de coing sans aucune hésitation. La production de coing lui permet de fabriquer le "Rakjia" un alcool très connu dans cette région. Cette boisson spiritueuse lui a permis de décrocher de nombreux prix dans les anciens pays de la Yougoslavie, en Serbie et en Croatie.

Ça a été une rencontre assez surprenante car c'est un sacré personnage avec des mimiques très amusantes. Il parle avec ses poules, les fait rentrer avec douceur dans le poulailler. C'est quelqu'un d'attachant. Il nous a proposé de rester un jour de plus chez lui, nous étions très contents. Je l'ai aidé à tondre la pelouse de son verger puis il nous a amenés dans deux monastères autour de la ville. Ça a été une rencontre marquante, touchante." 

Rencontre avec Danilo en Bosnie-Herzégovine ©Famille Gallego

Dubraïka de Croatie 

En Croatie dans le village de Sikoro, la famille Gallego a reçu une attention toute particulière de Dubraïka. Ses proches et elle, ont choyé au mieux Vincent, Rosaria et Marcelhino. C'est que nous raconte Vincent : 

Debraïka de Croatie ©Famille Gallego

Le baptême du fils de Θεοδοσης

Une autre anecdote extraordinaire de ce voyage, en Grèce cette fois. Sur la route en fin de journée, tout en pédalant, la famille a entendu de la musique assez forte. Il s'agissait d'un baptême qui était célébré joyeusement. Celui du fils de Θεοδοσης. Vincent l'avoue : son prénom est imprononçable en français. Il ignore même l'écriture latine du prénom de cette maman. Cela ne change rien à cette rencontre amusante.

Θεοδοσης, mère du baptisé

Au loin, sur la terrasse d'un restaurant, les invités dansaient le Sirtaki. Ce qui a attiré la curiosité de Vincent. Ce dernier a proposé à Rosaria et Marcelhino de s'approcher pour voir de plus près le spectacle. La présence de la famille Gallego n'est pas passée inaperçue. Elle a été conviée à rejoindre le lieu des festivités. 

Aussitôt que nous sommes arrivés à la fête, la mère de l'enfant baptisé nous a embrassé. On a servi une grosse assiette avec de l'agneau roti, des spécialités locales, des desserts et puis on n'arretait pas de nous servir à boire. Le grand-père du baptisé venait me faire des bisous sur le front. C'était génial car on était à peine arrivés qu'on était déjà intégrés.

Vincent Gallego

Une ambiance euphorique au rythme des danses traditionnelles grecques. Rosaria, la mère de famille, s'est même adonnée à quelques pas de Sirtaki malgré sa timidité. En fin de soirée, les Gallego sont restés sur place et ont dormi dans le jardin du restaurant. 

Rosaria qui danse le Sirtaki lors du baptême du fils de Θεοδοσης

Le petit village de Yenipazar en Turquie.

Ils y sont arrivés le 14 juin 2024, il y a à peine quelques jours. Quelle ne fut pas la surprise de Vincent et sa famille d'être aussi bien accueillis dans ce village turc. À vrai dire, depuis leur arrivée dans le pays, les Gallego ont été l'objet de toutes les attentions : 

Le petit village d' Yenipazar en Turquie ©Famille Gallego

L'éducation au centre de ce voyage 

C'est un peu atypique pour un préadolescent de 11 ans, de parcourir les routes à vélo aux côtés de ses parents. Un quotidien bien loin des bancs de l'école. Ce n'est pas pour autant que la scolarité de Marcelhino est négligée. Bien au contraire. Inscrit en cours à distance, chaque jour un temps est réversé à l'apprentissage, aux leçons et aux devoirs. 

Ce voyage entamé il y a maintenant quatre mois, est aussi une école de la vie. La géographie, l'histoire, les langues, la culture sont étudiées en théorie et en pratique. Faire ses courses ou demander un renseignement en anglais ou en italien, c'est du déjà fait pour Marcelhino. 

Marcelhino Gallego faisant ses devoirs

L'actualité n'est pas mise à l'écart. De passage en Grèce, la famille s'est rendue en Olympie antique sur les traces des Jeux Olympiques. Cette ville a accueilli les Jeux 776 ans avant Jésus Christ. Marcelhino et Rosaria ont tenté leur chance en athlétisme. Ils se sont placés sur le départ de l'équivalent du parcours des 200 mètres de l'époque au stade Olympique. 

Rosaria et Marcelhino au départ du 200 mètres au Stade Olympique en Grèce

Marcelhino relève un autre défi depuis le début de cette aventure. Entre les coups de pédales et ses devoirs, il anime des vidéos pédagogiques à destination des dix établissements scolaires de Guyane qui suivent ce projet. L'apprenti journaliste relate ses aventures avec l'encadrement de ses parents, partage ses ressentis et ses plus belles anecdotes. 

Une aventure à suivre pendant encore plus d'un an... 

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