Tini Adams, 37 ans, nouveau commandant de bord sur Emirates

Tini Adams (à gauche) reçoit ses gallons de commandant de bord de la part du chef pilote de la compagnie Emirates (à droite).
A 37 ans, Tini Adams, originaire de Paea, s'est fait sa place dans la plus grande compagnie aérienne internationale au monde : Emirates. Il vient de réussir la sélection pour passer commandant de bord. Portrait.

Il a ce sourire franc et rassurant du pilote avec qui on voyage sereinement. Tini Adams peut se targuer d'avoir réalisé son rêve de petit garçon.

Originaire de Paea, il part se former à partir de 2003 dans une école de pilotage dans l'Hexagone, en France.

Recommandé à la plus grande compagnie aérienne internationale au monde

De retour à Tahiti, il attend que des postes de pilote s'ouvrent sur les compagnies locales. En attendant, il fait des petits boulots. Il faut rembourser le prêt étudiant... Au bout d'un an et demi, faute d'emploi sur son île natale, il décide de partir en Tunisie pour maintenir ses compétences. Il fait partie d'un petit groupe de six Tahitiens. Au bout de 2 ans, la compagnie aérienne tunisienne Tunisair n'a pas de CDI à leur proposer mais, satisfaite de leurs compétences, les recommande à Air Arabia. Après presque 5 ans à Air Arabia, Tini postule pour Emirates. C'est le début de l'aventure sur la plus grande compagnie aérienne internationale au monde, basée à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis.

En 2015, Tini commence donc comme co-pilote sur les A380 d'Emirates. "La période Covid a été difficile pour tout le secteur aéonautique. J'ai eu la chance de ne pas avoir été licencié," reconnaît-il. La compagnie dessert plus de 130 destinations sur six continents : "je vais en Thaïlande, en Suisse, à Paris, à New-York, Hong-Kong...mais ma préférence, ce sont les vols pour Auckland ou Los Angeles, car je peux voir des amis ou ma famille en escale", confie Tini.

L'année dernière, Tini est sélectionné pour devenir commandant de bord. Après avoir réussi une série de tests, il reçoit ses galons en décembre dernier. "C'est l'objectif de tout pilote," résume-t-il.

Tini Adams (à gauche) reçoit ses gallons de commandant de bord de la part du chef pilote de la compagnie Emirates (à droite).

"L'approche du travail est différente. Le commandant de bord a les responsabilités entre ses mains : la sécurité, la légalité et toute décision, quelle qu'elle soit, doit toujours être prise dans l'intérêt des passagers. Il faut être organisé, rigoureux et toujours anticiper."

4 000 pilotes, 21 500 PNC...et 2 Tahitiens

La compagnie compte 4 000 pilotes (de 111 nationalités) et 21 500 PNC, de toutes les nationalités et elle continue encore de recruter. "Mais il y a une hôtesse tahitienne, s'amuse-t-il. Et, complètement improbable, nous avons fait un vol ensemble sur Londres."

Tini Adams (à gauche) lors de son unique vol en commun avec l'hôtesse polynésienne de Emirates, Mehiti (à droite).

Après presque 16 années passées loin de Tahiti, Tini apprécie désormais sa vie d'expatrié. "Je suis à Dubaï environ 2 semaines par mois et j'apprécie encore plus ma vie là-bas, retrouver mes amis, mes habitudes...Au début, j'aurais aimé exercer en Polynésie, depuis 16 ans, j'aurais pu postuler, mais j'ai refait ma vie à Dubaï. C'est une ville sympa, très dynamique, très sécurisante et nous avons beaucoup d'avantages dans cette compagnie. Ma famille me rend visite, nous en profitons pour voyager ensemble et je peux rentrer assez souvent à Tahiti."

Privilégier des vacances en famille

"Ca demande du courage de quitter le cocon familial quand on est jeunes et que l'on commence la vie active. Après plus de 15 ans, mon père est tellement fier du parcours, il me pousse à rester. Il aime m'accompagner sur certains vols." Son père doit d'ailleurs bientôt lui rendre visite. Il nous confie prévoir son premier vol en tant que commandant de bord avec son père comme passager sur une destination inconnue pour ce dernier, "peut-être l'Asie".

Voyage familial en Egypte.

Tini Adams rappelle que de nombreux pilotes polynésiens travaillent à l'étranger. "Il ne faut pas se dire que c'est impossible, on y arrive, je ne suis pas le premier et je ne serais pas le dernier. La vie à l'étranger n'est pas une finalité non plus. Je ne m'interdis pas de penser à rentrer un jour...Il y a quelque chose après la vie d'expat'."