Action de sensibilisation contre la LGBTphobie en direction des étudiants du campus de Schoelcher

Les étudiants de l'Université des Antilles ont assisté, jeudi 17 février 2022, en présentiel mais aussi en live sur Instagram à une réunion pour dénoncer les discriminations faites aux LGBT (Lesbiennes, gays, Bi et Trans). Cette initiative fait partie d'un plan initié par le gouvernement, conduite en Martinique par l'association "Kap Caraibes".

Elisabeth Moreno, Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, a lancé un vaste plan pour lutter contre la LGBTphobie.

De nombreuses associations de France et d'Outre-mer ont été mandatées pour développer les actions et notamment rencontrer les jeunes mais aussi les actifs et mettre fin aux préjugés.

Comment faire mon coming-out ?

L'association "KAP Caraïbes" va à la rencontre des collégiens et des lycéens pour éduquer la jeunesse.

Ce  jeudi 17 février 2022 en fin de matinée, ses membres ont animé une séance d'échanges avec une vingtaine de jeunes sur le campus de Schoelcher. L'opération était également retransmise en live sur Instagram. 

Plusieurs participants ont justifié leur présence car ils ne savent pas comment faire leur coming-out. La perspective d'études en France, loin du sol martiniquais, amène bon nombre de jeunes à annoncer leur homosexualité à leurs parents et de vivre sans leur jugement au quotidien.

Le taux de suicide est multiplié par 7

Brice Armien-Boudré, président KAP Caraïbes

Kap Caraïbes est la seule association autorisée à parler aux jeunes. Nous intervenons dans les collèges et les lycées, les foyers de jeunes travailleurs... C'est aussi important d'agir à l'université. Les personnes de ma génération n'ont pas eu la chance d'être accompagnées face aux discriminations. Elles peuvent pousser au meurtre au suicide. Le taux de suicide est multiplié par 4 chez les LGBT et par 7 chez les trans.

Brice Armien-Boudré, président KAP Caraïbes

Après deux heures d'échanges, la parole a circulé dans le groupe. Les animateurs ont répondu aux différentes questions que se posaient les jeunes. Différents témoignages de discrimination ont été rapportés et confirment les données aussi bien du gouvernement que des associations locales. La Martinique concède du retard sur ce sujet. 

"Ils ont vu que j'étais une personne comme les autres"

Nous avons mis en avant un sujet tabou sur le campus, où il y a de nombreuses discriminations. Certaines personnes assument, d'autres se cachent et ne révèlent pas leur identité sexuelle. Dès que l'on a confiance en soi on surmonte les problèmes. il est légitime de ne pas se cacher et de vivre sa vie comme toute personne

Sonny Abatord, président de Casée

Le vice-président de l'association Casée, qui vise à l'intégration et l'épanouissement des étudiants a aussi témoigné :

Je m'assume totalement. Les gens ont été choqués au début. Ils se sont par la suite rapprochés de moi pour me questionner. Ils ont vu que j'étais une personne comme eux. Sur le campus nous rencontrons des étrangers qui ne sont pas à l'aise et qui préfèrent discréditer, rabaisser ou nuire à notre réputation.

Marc-Olivier Bobabaut, vice président de Casée

Les organisateurs envisagent d'autres rencontres du même type dans les prochaines semaines.