VIDÉO. Crise en Nouvelle-Calédonie : trois entreprises incendiées à Ducos, environ 80 salariés pénalisés

INCENDIES DE DOCKS A DUCOS ©nouvellecaledonie
Le cauchemar se répète, dans la zone industrielle de Ducos, à Nouméa. Une fois encore, durant la nuit de dimanche à lundi, trois entreprises ont été brûlées. Un incendie d’ampleur qui nécessitait toujours l’intervention des pompiers, ce matin.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un feu criminel se déclare dans la zone industrielle de Ducos, à Nouméa. Les docks de la SFAC, déjà touchés le 14 mai par l’incendie d’un garage adjacent, brûlent à nouveau. Cette fois, ce n'est pas un dixième de la surface qui est réduit en cendres, mais l’intégralité. En fin de matinée, les pompiers sont toujours sur place. La fumée, elle, enveloppe encore le site.

Parti d'un véhicule enflammé

Le directeur explique qu'un pick-up a été garé de l'autre côté d'un mur d'enceinte et qu'il a été enflammé. "Ça a pris feu chez nous et voilà. Il y a 1500 mètres carrés de docks et de stocks qui sont partis en fumée."

C’était des années de travail, des sources de revenus pour une cinquantaine d'employés. On avait des fûts d'huile, des batteries, des pièces de voiture, de l'outillage. Tout ce qu'on peut trouver dans notre magasin était stocké ici, plusieurs mois de stocks.

Xavier Delahaye, directeur de la SFAC

Dans les docks brûlés à Ducos, des sprays, des fûts, des batteries, des pièces de voiture, de l'outillage…

"Ça ne finira jamais et j'ai l'impression qu'on laisse faire"

Il ne reste plus rien à vendre et ce manque va durer plusieurs mois. Est-ce qu’il sera possible de continuer ? Est-ce que des aides seront apportées ? Autant de questions, pour le chef d’entreprise. "Ça ne finira jamais", lance-t-il avec amertume, "et j'ai l'impression qu'on laisse faire impunément. Je doute que dans cette histoire, on va trouver des coupables."

"On va faire avec, on subit"

Juste à côté de la SFAC, une entreprise de maintenance industrielle a elle aussi succombé aux flammes. Spécialisée dans le matériel de soudure et de découpe, elle comptait une trentaine d’employés. Gabriel Kavakava en est cogérant. Il exprime "un sentiment de tristesse. L'activité ne marchait pas au top avec la crise, qui était déjà existante, mais en plus, ça qui se rajoute… On va faire avec, on subit." Après avoir passé un mois et demi à défendre ses locaux sur site, Gabriel était revenu chez lui, au Mont-Dore. Il a le sentiment qu’une vigilance de tous est à nouveau nécessaire à Ducos.

Un reportage de Martin Charmasson et Mourad Bouretima