VIDÉO. Dakata : médecine esthétique, la beauté sans bistouri ?

Dakata. La médecine esthétique ©Imagin pour NC La 1ère
Que ce soit pour remodeler une partie de son corps ou lutter contre les signes du vieillissement, la médecine esthétique promet d’améliorer son apparence de manière plus abordable et moins invasive que la chirurgie. Injections, peelings, etc. séduisent de plus en plus, à tout âge et que l’on soit un homme ou une femme.

Acide hyaluronique et toxine botulique : ces deux termes de chimie quasiment rentrés dans le langage courant. Plus connus sous le nom « d’injections », ce sont les actes les plus courants en cabinet de médecine esthétique, et leur rôle est complémentaire.

" Le botox est une toxine qui va diminuer l’information du nerf vers le muscle, explique le Dr Erika Furlani, médecin esthétique. C’est une petite injection, qui ne marque pas, que l’on fait à certains points précis du visage et qui ont pour rôle de relaxer le muscle. Donc on diminue les expressions dures ou les expressions que l’on fait plusieurs fois dans la journée et qui vont créer des rides."

L’acide hyaluronique permet lui "d’hydrater et de retrouver les volumes qui ont été perdus. C’est un produit de comblement, qui peut être plus ou moins épais, et que l’on peut donc utiliser pour des usages variés, estime Alice Trussant, également médecin esthétique à Nouméa. Pour de l’hydratation intense sur le décolleté, on va utiliser un acide hyaluronique peu réticulé, plus liquide. Et pour les comblements importants, il s’agira d’un produit plus visqueux."

Dans les deux cas, il s’agit de produits résorbables, dont l’effet se dissipe avec le temps : "Suivant le produit et le type de peau, les injections doivent être renouvelées tous les 4 à 6 mois pour le botox, tous les ans voir tous les deux ans pour l’acide hyaluronique, afin que le résultat escompté perdure ", précise Erika Furlani.

 

Attention aux charlatans

 

Si les injections sont populaires, elles ne sont pas sans danger et les praticiens s’inquiètent d’annonces qui circulent sur les réseaux sociaux, promettant monts et merveilles à prix imbattable. " Seuls les médecins peuvent réaliser des injonctions, alerte Erika Furlani. Cela garantira déjà l’accès à un produit de qualité, référencé et contrôlé. Ensuite, il y a des endroits où il est dangereux d’injecter. Par exemple, l’acide hyaluronique, c’est un produit qui est visqueux, donc un petit peu compact. Si on l’injecte dans une artère, on va la boucher. La zone ne recevra plus de nutriment et d’oxygène, il va y avoir une nécrose. La peau va pourrir, tomber, et du coup on a une cicatrice atrophique, ce sont des cicatrices qui restent à vie. "

Ces précautions prises, la médecin esthétique s’adresse à des patients de tous âges : en traitement des rides, mais aussi pour les plus jeunes en prévention. Mais attention toutefois aux effets de mode met en garde Erika Furlani : " Vous avez des jeunes qui ont une idole, ou qui ont vu des photos Instagram et qui viennent parce qu’ils veulent y ressembler sans tenir compte du fait que ces images peuvent être photoshopées. Il y a aussi des modes, quand on est jeune, on a des pommettes hautes, le visage rond et ça aujourd’hui les jeunes n’en veulent pas, ils veulent un axe mandibulaire très dessiné comme Angelina Jolie. C’est notre rôle de conseiller et de savoir dire non. "

De plus en plus d’hommes fréquentent également les cabinets de médecine esthétiques, estiment les praticiens. Pour des injections, des épilations définitives ou des implants capillaires, qui se font désormais sous anesthésie locale, sur une journée.

 

Recherches prometteuses

 

Si les injections ont révolutionné la médecine esthétique au cours des trente dernières années, à l’avenir "de nouvelles techniques pourraient apparaître grâce aux cellules souches ou encore au développement de l’Intelligence artificielle", estime le dr Alice Trussant.  Des recherches sont en en effet en cours dans le domaine de la régénération tissulaire et de la stimulation du collagène, offrant des traitements plus naturels et durables. L’IA pourrait, elle, devenir un véritable auxiliaire de diagnostic en permettant l’analyse d’un grand nombre de données médicales et donc une personnalisation de plus en plus poussée des traitements.

Reste que si la médecine esthétique peut retarder la chirurgie, elle ne la remplacera jamais totalement, préviennent les Dr Furlani et Trussant. Un excès de peau "tombante" ne pourra jamais être résolu autrement que par intervention chirurgicale.