"Toute la valeur du santal est dans le cœur. Il contient toutes les molécules odorantes, celles prisées des parfumeurs”, explique Jean-Philippe Vendegou, exploitant forestier à l’île des Pins. Pour les récupérer, le bois est taillé à la main. Un travail qui rapporte dix à vingt fois plus que l’agriculture ou la pêche.
“Mais il ne faut pas trop exploiter la ressource pour ne pas l’épuiser”, souligne-t-il. Dans les années 80, surexploités, les santals se sont retrouvés menacés. Désormais plus question de couper à tout va. Et à chaque arbre prélevé, trois autres sont plantés.
Deux jours de distillation
Une fois préparés, une partie des cœurs sont envoyés sur la Grande Terre, dans une distillerie située près de Nouméa. Ils y sont coupés puis broyés finement pour en extraire le précieux élixir. Un procédé qui permet “d'accéder à toute l’huile contenue dans le bois, à toute l’odeur”.
Deux jours de distillation sont nécessaires pour obtenir le précieux liquide, rare et onéreux. “Ça peut valoir jusqu’à 2 500, voire 3 000 euros”, soit 300 000 à 360 000 francs, indique Nicolas Madaleno, l’un des gérants de la distillerie. “Pour moi, ça vaut de l’or. On est deux ou trois dans le monde à faire ce genre d’huile.” Utilisée par des créateurs de parfumerie haut de gamme.