VIDÉO. Guyane Fly : une reprise "sous contraintes" des vols vers l’intérieur

Guyane Express Fly : les premières rotations
Neuf semaines après l’arrêt des vols d’Air Guyane, la desserte aérienne des communes de l’intérieur a commencé ce 5 décembre avec un avion de 19 places du groupement « Guyane Fly », dans le cadre d’une Délégation de Service Public provisoire de sept mois. Deux autres avions sont attendus au cours de la mi-décembre. L’un de nos reporters a embarqué à bord du premier vol, vers Maripasoula.

Aéroport Félix Eboué, 7H40 : premier décollage de Guyane Fly vers Maripasoula. Ce groupement de trois sociétés (la société locale « Guyane express Fly », la compagnie tchèque « Van Air » et le français « Jet Airlines » pour la commercialisation) fonctionne avec ses propres moyens, car il ne peut pas encore reprendre les actifs ou les ex-pilotes d’Air Guyane.

On a des problèmes pour récupérer les hangars à l’aéroport… On se bat, on se bat [...] Il en est de même pour les pilotes qui ne sont toujours pas licenciés officiellement, donc on a été obligé de faire appel à des pilotes extérieurs en attendant que nos pilotes puissent nous rejoindre.

Franck Louison, président de Guyane Express Fly

Quatre ex-pilotes d’Air Guyane vont être formés en République tchèque par « Van Air », pour voler ensuite en Guyane. Guyane Express Fly, la société à l’origine de ce regroupement, compte reprendre au moins 40 salariés d’Air Guyane pour la DSP provisoire. Des prestataires sont sollicités pour ce démarrage.

Un avion loué pour sept mois

10 passagers sont à bord du premier vol, dans un twin otter de 19 places loué au Suisse Zimex, avec des pilotes de cette société. Cet appareil était celui loué par la CTG pour assurer la desserte après l’arrêt des vols d’Air Guyane, le 29 septembre. Les équipages de Zimex vont se relayer pendant la DSP provisoire pour faire voler cet avion. « Je suis ici depuis un mois déjà, et je suis là pour encore un mois », explique Filidauro Lemaire, pilote chez Zimex. « On est en rotation, donc quand je rentre, il y a un autre collègue qui vient, et après, c’est moi qui reviens », précise-t-il. Les agents polyvalents de l’escale de Maripasoula sont d’anciens salariés de la compagnie liquidée, recrutés par un prestataire local, en lien avec le groupement.

Deux autres avions attendus

L’attente est grande à Maripasoula, neuf semaines après l’arrêt d’Air Guyane. « Il faut qu’il y ait beaucoup de rotations, ça a été demandé il y a un an au moment de la grève, pour que les gens puissent partir », explique Serge Anelli, le maire de Maripasoula, « car nous faisons peuple, donc il faut beaucoup de rotations de façon à ce que les gens puissent partir quand ils le veulent ».

Guyane Fly s’appuie sur « Van Air » pour le certificat de transporteur aérien. Un avion de cette compagnie a décollé mercredi 6 décembre de République tchèque direction Cayenne, et un Twin Otter de Zimex doit quitter l’Afrique la semaine prochaine pour la Guyane. « La DSP c’est un peu la même qu’auparavant, c’est pour cela que l’on met trois avions, pour être sûr d’en avoir deux en permanence, si jamais on en a un qui entre en maintenance », indique Franck Louison.

Finalement, onze kilos en soute par passager

À Maripasoula, les habitants se réjouissent de la reprise des vols, mais certains se montrent sceptiques. La consultation du site de Guyane Fly fait déjà réagir. « Sept kilos en soute, c’est abusé, avec Air Guyane, on avait dix kilos, et puis après pour les suppléments, on pouvait payer comme on le voulait », témoigne Pierre Agésilas, un habitant de Maripasoula. « Quand on part sur Cayenne, on part toujours pour faire des courses, donc sept kilos en soute, je ne vois pas trop à quoi ça pourrait nous servir en fait », ajoute Dayna Pierre, habitante de la commune.

Face aux réactions sur le poids des bagages, Guyane Fly a annoncé ce 6 décembre à Guyane la 1ère une nouvelle jauge à onze kilos en soute par passager, sachant qu’il est possible d’acheter des kilos supplémentaires (2 euros 60 le kilo sur le Maripasoula-Cayenne). Le groupement rappelle que la DSP transitoire doit permettre de préparer une Délégation de Service Public définitive, pour, à terme, un meilleur service aux voyageurs.