C'est une pêche particulière qui a eu lieu samedi dans la baie de Chateaubriand, à Lifou, dans le cadre de la 22e édition de la fête culturelle Luecila 3 000, qui a débuté jeudi. Si les fonds marins de la célèbre plage de Luecila abritent de nombreux poissons et foisonnent de merveilles marines, elles regorgent également de déchets de toutes sortes. Sous la surveillance des sauveteurs en mer, les plongeurs remontent en surface avec de la ferraille, des bouteilles en plastique et bien d'autres détritus.
Toujours autant de déchets
Cette opération de nettoyage lancée il y a vingt-cinq ans et chapeautée par l'association d'apnéistes Wëtresij (étoile, en drehu). Chaque année ils constatent toujours autant de déchets. Le message semble avoir du mal à passer.
"Malheureusement, vous avez vu la diversité des déchets que l'on a ramassés, des bouteilles, des boîtes, du linge, du PVC, du cordage, à 4 ou 5 mètres du bord, là où se baignent tous les jours les habitants de la tribu et les visiteurs, et notamment les enfants et les jeunes", se désole Alphonse Pujapujane, responsable de l'association Wëtresij.
Militaires et bénévoles
À terre, des militaires et des bénévoles sillonnent la plage pour collecter les détritus qui polluent la baie. "C'est du bon sens, c'est même normal d'aider, témoigne l'adjudant Alexis, du service de santé des armées. On est bien contents de vivre sur cette planète, donc il faut aussi la chouchouter. Tout le monde a mis la main à la pâte et on a ramassé les déchets avec les gens de la tribu. Il y a aussi des visiteurs qui se sont portés volontaires, tout le monde a mis les mains dans le cambouis comme on dit et on a fait du beau boulot en l'espace d'une heure et demie."
Richesses culturelles
La danse fait également partie des richesses mises en lumière durant cette journée. Les troupes de danseurs, composés de petits et de grands sont venues de tout Node drehu. Parés de couronnes de fibre de pandanus, de casse-tête, de robes mission et de manous multicolores, c'est tout le patrimoine kanak de l'île de Lifou qui est rassemblé. Ces danseurs sont les garants de la transmission de la culture kanak.
Transmission du savoir
"Les valeurs que l'on véhicule, ce sont le partage la transmission du savoir-faire à travers les danses guerrières et les chants traditionnels, les berceuses qu'on apprend à la tribu, explique Jië Mole, animateur culturel au sein du comité organisateur de Luecila 3 000. C'est l'héritage qui permet de transmettre le patrimoine."
La fête se poursuit jusqu'à 23 heures ce dimanche, avec notamment la dégustation d'un bougna géant et de poissons grillés à partir de 11 heures.