Le don d'organe est quasi-inexistant à Wallis et Futuna. L'hôpital local n'est pas équipé pour effectuer les opérations nécéssaires. Et le sujet reste encore tabou. Mais les mentalités évoluent car le nombre de patients atteints d'insuffisance rénale est en constante augmentation.
A Wallis et Futuna le don d'organe reste exceptionnel. Le sujet est tabou et l'hôpital de Sia n'est pas équipé pour effectuer les opérations nécessaires. Les patients doivent donc se rendre en métropole, en Nouvelle Calédonie ou en Australie. La forte augmentation du nombre de malades atteints d'insuffisance rénale pourrait faire bouger les mentalités.
Manuele Iva est l'un des rares habitants de Wallis à avoir fait don de l'un de ses organes. C'était en 1992. "Le jour où on nous a annoncé que mon frère avait besoin d'un rein et qu'il fallait que ce soit quelqu'un de la famille (qui le donne), je me suis tout de suite proposé", dit il et il ajoute que c'était "son frère, son sang, son devoir" avant de conclure: "je n'avais pas peur car je savais que cela allait lui sauver la vie".
Depuis 23 ans Manuele Iva vit donc à Wallis avec un seul rein...sans problème.
Sosefo Tuugahala, lui, vit avec trois reins depuis 2008, grâce au don d'organe de l'un de ses frères, Viko qui vit en Nouvelle Calédonie. Il raconte: "j'ai réuni ma famille pour leur annoncer ma maladie du rein. Dans la semaine, tous mes frères et soeurs ont été faire une prise de sang pour savoir celui qui était compatible (avec moi)".
Sosefo avoue avoir été surpris: "Toute la famille s'est mobilisée" dit-il avec émotion avant d'ajouter: "c'est cela notre famille, on est proche".
Pour Manuele Iva comme pour Sosefo Tuugahala, toutes les opérations ont été effectuées en Australie. Tous deux ont eu la chance qu'un membre de leur famille accepte de faire don d'un rein.
Sinon, la seule alternative les obligeait à se rendre en métropole pour s'inscrire sur la liste d'attente ce qui les aurait conduits à patienter deux ans et demi en moyenne pour obtenir un rein. 22 000 Français sont en attente d'un organe dont la moitié pour un rein.
L'insuffisance rénale est une pathologie en pleine expansion à Wallis et Futuna en parallèle avec le développement de l'obésité qui touche désormais près de la moitié de la population.
De cinq patients en 2008, à son ouverture, le centre de dialysés est passé aujourd'hui à 20 malades traités. Par manque de place, certains sont obligés de se rendre en Nouvelle Calédonie.
La demande de rein est donc de plus en plus forte sur le territoire et pourrait faire bouger les mentalités. Pour l'instant les résistances sont fortes dans les familles et chez les proches des malades en raison des traditions et de la coutume, "quand il y a un décés, on veut que (le décédé) parte avec tous ses organes", affirme ainsi Sosefo Tuugahala.
Le président de l'association des dialysés, Setani Lisiahi, appelle donc les pouvoirs publics à engager des actions de sensibilisation dans les deux îles.
Pour faciliter les transplantations, il propose que les familles autorisent le don d'organe des évasanés (les évacués sanitaires) qui décedent à leur arrivée en Nouvelle Calédonie, même s'il sait que ce sera difficile, les proches en deuil étant souvent sous le choc.
L'information du public n'en est qu'à ses balbutiements à Wallis et Futuna et il faudra donc du temps pour que les esprits évoluent sur un sujet qui a trait à la mort et suscite donc beaucoup d'émotions.
Manuele Iva est l'un des rares habitants de Wallis à avoir fait don de l'un de ses organes. C'était en 1992. "Le jour où on nous a annoncé que mon frère avait besoin d'un rein et qu'il fallait que ce soit quelqu'un de la famille (qui le donne), je me suis tout de suite proposé", dit il et il ajoute que c'était "son frère, son sang, son devoir" avant de conclure: "je n'avais pas peur car je savais que cela allait lui sauver la vie".
Depuis 23 ans Manuele Iva vit donc à Wallis avec un seul rein...sans problème.
Sosefo Tuugahala, lui, vit avec trois reins depuis 2008, grâce au don d'organe de l'un de ses frères, Viko qui vit en Nouvelle Calédonie. Il raconte: "j'ai réuni ma famille pour leur annoncer ma maladie du rein. Dans la semaine, tous mes frères et soeurs ont été faire une prise de sang pour savoir celui qui était compatible (avec moi)".
Sosefo avoue avoir été surpris: "Toute la famille s'est mobilisée" dit-il avec émotion avant d'ajouter: "c'est cela notre famille, on est proche".
Pour Manuele Iva comme pour Sosefo Tuugahala, toutes les opérations ont été effectuées en Australie. Tous deux ont eu la chance qu'un membre de leur famille accepte de faire don d'un rein.
Sinon, la seule alternative les obligeait à se rendre en métropole pour s'inscrire sur la liste d'attente ce qui les aurait conduits à patienter deux ans et demi en moyenne pour obtenir un rein. 22 000 Français sont en attente d'un organe dont la moitié pour un rein.
La demande de reins en hausse
L'insuffisance rénale est une pathologie en pleine expansion à Wallis et Futuna en parallèle avec le développement de l'obésité qui touche désormais près de la moitié de la population.
De cinq patients en 2008, à son ouverture, le centre de dialysés est passé aujourd'hui à 20 malades traités. Par manque de place, certains sont obligés de se rendre en Nouvelle Calédonie.
La demande de rein est donc de plus en plus forte sur le territoire et pourrait faire bouger les mentalités. Pour l'instant les résistances sont fortes dans les familles et chez les proches des malades en raison des traditions et de la coutume, "quand il y a un décés, on veut que (le décédé) parte avec tous ses organes", affirme ainsi Sosefo Tuugahala.
Le président de l'association des dialysés, Setani Lisiahi, appelle donc les pouvoirs publics à engager des actions de sensibilisation dans les deux îles.
Pour faciliter les transplantations, il propose que les familles autorisent le don d'organe des évasanés (les évacués sanitaires) qui décedent à leur arrivée en Nouvelle Calédonie, même s'il sait que ce sera difficile, les proches en deuil étant souvent sous le choc.
L'information du public n'en est qu'à ses balbutiements à Wallis et Futuna et il faudra donc du temps pour que les esprits évoluent sur un sujet qui a trait à la mort et suscite donc beaucoup d'émotions.