Record absolu de chaleur et de sécheresse à Wallis et Futuna en janvier!

Impitoyable, le soleil au zénith
Ce mois de janvier 2016 est le mois le,plus chaud et le plus sec à Wallis comme à Futuna depuis les premiers relevés météorologique en 1971.
Encore un "coup" de El Nino!
Décidément -en termes de météo!- nous sommes dans une période de tous les records! Après les pluies diluviennes, la sécheresse et la chaleur caniculaire. Même ici en ce coeur du Pacifique où la chaleur mi-tropicale mi-équatoriale est depuis des milliers d'années intégrée à la culture, les températures actuelles troublent les esprits... et deviennent le principal sujet de conversation.

Janvier 2016 : plusieurs records battus!

De mémoire de station météo -1971 à Wallis et 1979 à Futuna- il n'a jamais fait aussi chaud ni aussi sec dans nos îles! Les chiffres sont éloquents : 225,37 heures d'ensoleillement. Il faut remonter à janvier 1992 pour trouver un mois de janvier légèrement plus ensoleillé avec 226,48 heures.
La moyenne des températures maximales est de 31,8°C. Soit un dixième de plus que le précédent record. Il datait de 2007. A Futuna, le record du jour le plus chaud a été établi le 10 janvier, avec 35,8°C -loin devant le précédent "record" du 29 janvier 2005 et ses 33,3°C.
Parallèlement, les pluies sont rares... Seulement 136,3 mm en janvier.
A Futuna, la sécheresse est encore plus marquée. Seulement 56,0 mm d'eau au mètre carré recueillie. Pour mémoire en janvier l'an dernier il n'était tombé que 42,6 mm par mètre carré.
Ce dérèglement du climat se traduit par une augmentation des phénomènes de tempêtes et de cyclones. El Nino n'a pas encore fini de faire parler de lui... La saison cyclonique s'achève en mars...

Adapter les cultures!

Pour les agriculteurs sécheresse et matraquage du soleil se traduisent par arrachages et horaires de travail encore plus matinaux.
Les taros et les kape sont les plus atteints. Ils ne résistent pas au manque d'eau et à la chaleur. Les feuilles jaunissent, se racornissent. Les pieds pourrissent.
Sosefo Manufekai cultive son champ à Vaimalau, dans le toafa près du lac Lalo Lalo. Ce petit homme sec au visage énergique ne se laisse pas abattre par la météo "Ces fortes chaleurs ont des conséquences notables sur le travail dans les plantations. Les gens y passent moins de temps!
Cette chaleur affaiblit les taros et les kape. Je suis obligé de les arracher tant qu'ils sont mangeables. Il faut faire vite!".  Il envisage de planter à la place le manioc, plus résistant. 
L'autre solution est l'igname. Ses feuillages qui se s'épanouissent en hauteur évitent la chaleur asséchante du sol.

Toujours philosophe -et lucide sur l'influence de l'homme sur les cultures- Sosefo Manufekai conclut "maintenant nous nous plaignons du soleil car nous n'avons plus l'habitude de venir au champ. Nous avons détruit la forêt primaire, celle qui nous procurait la fraîcheur et nourrissait la terre. Dieu est maître de cette canicule. Et si tel est son souhait il nous rendra ce qu'on a mis en terre!"