Document de l’Etat sur les conséquences du oui et du non à l’indépendance de la Nouvelle Calédonie : Les implications pour Wallis et Futuna

Les responsables politiques calédoniens sont à Paris jusqu’au 3 juin pour discuter de l’avenir du pays. Un document de l’Etat sur les conséquences du oui et du non à l’indépendance est au centre des échanges. Selon ce texte, l’indépendance aurait des conséquences pour le territoire.

C’est une première depuis les accords de Nouméa, les élus calédoniens indépendantistes et non indépendantistes se penchent sur les conséquences du oui et du non à l’indépendance, à Paris jusqu’au 3 juin, avant un possible référendum d’autodétermination d’ici l’an prochain.

La question de Wallis et Futuna sera abordée lors d’une réunion prévue ce vendredi matin 28 mai au ministère des Outre-mer.

Un document inédit de 44 pages, concocté par les services de l’Etat, a été mis sur la table des discussions par le Premier ministre Jean Castex et le ministre des Outre-mer, Sebastien Lecornu.

Dans ce document, une page est consacrée à Wallis et Futuna alors que la Polynésie française est traitée en un seul paragraphe. Le texte du gouvernement rappelle tout d’abord que « l’accession de la Nouvelle Calédonie à l’indépendance aura nécessairement des répercussions sur les autres territoires français du Pacifique ».

  • Un afflux de Calédoniens à Wallis et Futuna ?

S’ensuit un appel à « anticiper » et « prendre en compte » ces répercussions afin de « s’y préparer ». Et ces conséquences pourraient être importantes car les liens familiaux sont nombreux entre les deux territoires. Le document affirme ainsi qu’en raison de « l’attachement de nombreux Calédoniens » à Wallis et Futuna, il faut anticiper « l’afflux d’une partie d’entre eux » au fenua, en cas d’indépendance.

Selon le texte, ces retours poseraient des difficultés cruciales  « compte tenu de la taille » des deux îles.

La page se termine sur une note catastrophiste : « même quelques centaines de personnes seraient susceptibles de bousculer les équilibres capacitaires actuels (foncier, santé, emploi, éducation, etc…) ». Aucune mesure n’est avancée pour parer à cette situation d’autant que le document s’interroge sur l’avenir de l’accord particulier entre la Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna.

  • Un impact fort sur les Wallisiens et Futuniens :

Sur le plan humain et technique, sept secteurs pourraient être fortement impactés par un changement de statut du caillou. Ce sont les domaines où « la Nouvelle Calédonie apporte un important soutien à Wallis et Futuna ».

Pas de surprises dans cette liste qui place au premier rang la continuité territoriale en référence aux transports aériens. Viennent ensuite la santé avec les EVASAN et la formation avec les stages pour les instituteurs et les pompiers ou encore les places réservées aux jeunes wallisiens et futuniens à l’université de Nouméa ou dans le régiment du service militaire adapté, le RSMA.  Sont mentionnés également la justice puisque le tribunal de Mata Utu est du ressort de la cour d’appel de Nouméa et la sécurité avec les renforts en cas de crise climatique ou d’ordre public.

Enfin le document rappelle que de nombreuses institutions publiques françaises opèrent à Wallis et Futuna à partir de leurs sièges à Nouméa. Sont cités la culture, l’environnement, la mer ou les aides financières.

Par ailleurs, dans d’autres parties de ces 44 pages sont évoqués l’avenir du Franc pacifique, des forces armées en charge également de Wallis et Futuna, d’Aircalin ou encore de la nationalité française. Tous ces sujets ont aussi un impact direct sur la vie quotidienne des Wallisiens et Futuniens.

  • Inquiétudes :   

Au total, le document du gouvernement se borne à lister les questions à traiter à Wallis et Futuna en cas d’indépendance de la Nouvelle Calédonie, sans proposer de pistes de réflexion ou des solutions aux problèmes évoqués. Ce constat des périls à venir laisse la population à ses inquiétudes relayées récemment par le sénateur du territoire, Mikaele Kulimoetoke, auprès du Président de la République et lors du débat au Sénat sur la situation calédonienne.

La réunion de ce vendredi permettra peut-être d’y voir plus clair.