Historique : L'Eveil Océanien entre à la Province sud et au Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Le futunien Milakulo Tukumuli et son parti délibérément communautaire ont gagné leur pari. Dimanche 12 mai,  l'Eveil Océanien remporte 4 sièges en Province sud et 3 sièges au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.  
Le grand public parle de "miracle" en décrivant les résultats de l'Eveil Océanien aux élections provinciales. Miracle peut-être comme la traduction du prénom de la tête de liste. Milakulo Tukumuli et son parti ne s'étaient présentés qu'en Province sud.
Ils ont remporté 4 sièges sur 40 en Province Sud et 3 places sur 54 au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.  Un parti qui pourrait faire pencher la balance décisionnelle. Le soir du scrutin, Milakulo Tukumuli dit sur le plateau de Nouvelle-Calédonie la 1ère avoir été contacté avant les élections. Face à ces tractations,  il avoue avoir "botté en touche" pour se laisser le temps de réfléchir. La semaine qui s'annonce sera décisive pour le parti car riche en rendez-vous. Vendredi 17 mai 2019, les représentants de l'Eveil Océanien participeront à l'éléction de la province. Ils sont attendus au gouvernement avant le 14 juin 2019. Pari tenu et un véritable exploit pour cette petite liste délibérément communautaire. 
Voici un extrait de l'interview de Milakulo Tukumuli le soir de son élection :
 

Le "miracle" communautaire


Lancé officiellement le 03 mars, l'Eveil Océanien avait pour ambition de mettre les wallisiens et les futuniens au coeur des décisions politiques de la Nouvelle-Calédonie. "Cessons d'être passagers, soyons capitaine de notre destin", au lendemain du référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, le message est clair.
Sur 169 635 électeurs calédoniens, on compte environ 15 000 votants potentiels d'origine wallisienne et futunienne. Historiquement proche des partis loyalistes, la communauté wallisienne et futunienne a souvent affiché sa préférence lors des élections.

Au coeur de sa stratégie, l'Eveil Océanien a délibérément penché pour le discours communautaire. Mettant en avant le rassemblement. Lors de leurs apparitions publiques, les représentants du parti, majoritairement issus de la communauté wallisienne et futunienne étaient ostensiblement habillés de manière traditionnelle. Un parti pris pour afficher la tendance, pour l'Eveil Océanien, la communauté du fenua doit être sur le devant de la scène politique. C'est une première dans l'histoire de la Nouvelle-Calédonie

Aux prémices de sa campagne, Milakulo Tukumuli a tenu de ce fait à rappeler les liens historiques qui lient la population du fenua avec le caillou. Une histoire qui remonte aux premières navigations inter-îles bien avant l'arrivée des européens.
Un lien qui s'est renforcé ensuite avec les vagues d'immigration de wallisiens et de futuniens au milieu du 20ème siècle. C'est cette prise de conscience qui a provoqué l'Eveil Océanien. Le parti entend défendre en priorité les intérêts de la communauté sur le caillou tout en oeuvrant pour toutes les minorités et pour l'entente inter-ethnique.
Sur le plateau de Nouvelle-Calédonie la 1ère, la tête de liste a annoncé vouloir d'abord concentrer ses efforts sur une politique sociale. Son objectif : "gommer les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres".

Aujourd'hui, Milakulo Tukumuli et son équipe se donnent le temps de la réflexion. Cette première semaine s'annonce chargée pour l'Eveil Océanien entre les rencontres politiques pour d'eventuelles alliances.