"Non l'amour ne frappe pas" l'engagement de l'association Osez Lea ki'aluga

Slogan à Wallis pour marquer la journée de lutte contre les violences faites aux femmes
"Ne plus se taire" ou encore "le silence tue", ce sont les slogans que l’on pouvait lire au QG de l’association Osez Lea ki’aluga. Pour la 6e année consécutive, elle a marqué la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Lea ki’aluga l’a célébrée ce samedi matin 23 novembre. L’occasion de réaffirmer son engagement. Autorités et intervenants ont émis des idées pour faire avancer la cause.

"Ça suffit ! Stop ! Non ! L’amour ne frappe pas !" Des slogans et des chiffres. 46 victimes de violences intra familiales en 2023.

2023, une année record

"En 2022, on avait 25 victimes" confirme la gendarmerie. 46 cas ont été signalés à la gendarmerie en 2023. Le public l’a compris, ce n’est que la partie visible de l’iceberg… Comme en témoignent les interventions, qui en disent long. "Quelle est la procédure à suivre si nous sommes juste extérieures à la personne qui ne veut pas aller porter plainte. Quand vous êtes dans un pays catholique à 90% avec une culture de monarques extrêmement ancrée, quand vous êtes victimes et que vous êtes familles avec les victimes ou responsables de villages, vous ne savez pas où aller."

Créer un tribunal coutumier

Dans son discours Pelenato a soulevé l’aspect culturel du problème. Pipiena, de son côté a tenté d’expliquer les origines du mal. Elle a émis le souhait de réinstaurer des sanctions coutumières. Une idée partagée par certains et qui pourrait faire son chemin. "Je suis arrivée de la Nouvelle-Calédonie en 1969, il y avait déjà cette force coutumière de faire freiner tous les auteurs de ces actions par les sanctions coutumières. Ça va aider aussi bien les auteurs à freiner et aussi l'association qui œuvre justement contre ces violences" affirme Telesia, présidente de l’association des retraités et des handicapés. 

"C'est une instance qui existe en Nouvelle-Calédonie. C'est un projet à mûrir parce que ça ne relève pas que de discussions à l'occasion de journées comme aujourd'hui, ça interroge le statut de 1961", souligne le coutumier chef du district de Mua, Faipule Soane Vakalepu.

"Lorsqu'il y a un crime, seule la justice régalienne peut juger et punir"

Un tribunal coutumier, pourquoi pas ? Mais cela ne résoudrait pas les violences intrafamiliales. "La femme a un rôle régalien, tout comme elle a un rôle aussi coutumier et religieux. Elle est religieuse coutumière et régalienne, et elle a des droits dans ces 3 institutions. Par contre quand il y a un crime, un viol ou quelque chose d'incestueux qui s'est passé, il n'y a que la justice régalienne à mon sens qui peut juger et punir" selon Angelina Tofili, présidente de l'association Osez lea ki'aluga.

Pour Angelina, coutumiers et religieux ont un rôle crucial dans la lutte contre les violences familiales, ils se situent à leurs côtés, dans la sensibilisation. L'association Lea Ki'aluga a réaffirmé son engagement pour briser les silences !

Le reportage de Mirna Kilama et Mélodie Sione.

©Wallis