Des prêts bancaires plus accessibles : la Banque de Wallis et Futuna change sa politique

La Banque de Wallis et Futuna revoit sa copie. Le directeur de la seule banque du territoire annonce une nouvelle politique de prêt pour les particuliers et professionnels. Un changement après des années de politique restrictive.
L'annonce du directeur de la Banque de Wallis et Futuna a attiré les regards lors du premier forum économique de la CCIMA. Jeudi 23 mai 2019, devant des acteurs du secteur privé, Maurice Lasanté a affirmé que les prêts étaient désormais plus accessibles.
 

Pour les professionnels, la BWF fixe ses conditions


Le seul établissement bancaire du territoire compte sur sa collaboration avec la CCIMA pour faire avancer les dossiers des professionnels locaux. Un expert comptable pourra par exemple faciliter la demande de prêt en validant la comptabilité du  demandeur patenté.

C'est une garantie à laquelle la BWF ajoute une condition. Les professionnels doivent justifier de deux ans d'activité pour pouvoir accéder à un prêt. Maurice Lasanté dit :

Nous sommes très moteurs on essaie de tendre la main aux professionnels mais à condition qu’on ait une traçabilité des flux. Pour cela il faut un peu de temps, on ne peut pas faire un crédit professionnel tout de suite à l’ouverture de compte, on a besoin de garanties.

 

Pour les particuliers, ouverture de comptes et accès à la carte bancaire facilités


Les particuliers ne sont pas en reste. En dehors de l'accessibilité des prêts, la BWF veut favoriser les ouvertures de comptes. Le directeur de la banque explique :

Même le CDD 6 mois, 3 mois, le missionnaire, le vacataire il a un contrat de travail, il a un bulletin de salaire et il est payé et déclaré donc on ouvre un compte bancaire. Dès l’instant où on ouvre un compte bancaire, dès la première semaine on commande une carte bancaire pour le client.


Ce mode de paiement est encore peu répandu sur le territoire. Pourtant Maurice Lasanté souhaite miser sur l'accès à la carte bancaire pour limiter les dépenses de ses clients. De ce fait, il propose un plafond hebdomadaire de retrait, soit une forme de responsabilisation de l'utilisateur. Maurice Lasanté explique : 

Je me dis que le wallisien et futunien qui prend tout son salaire en espèces le consomme au bout de 48h.C’est dommage car quelque part on l’endette parce qu’il y a la coutume locale etc..Chose qu’on constate et je me dis que c’est bien d’apporter cette forme de pédagogie pour qu’il puisse consommer de manière hebdomadaire son salaire, assumer les charges de sa famille et progressivement en fin de mois, il peut épargner


Le directeur de la BWF annonce également la signature d'une convention avec le territoire pour qu'un deuxième ditributeur automatique de billets soit installé à Wallis avant la fin 2019.

Après des années de politique restrictive, la banque du territoire a vu un grand nombre de ses clients s'en aller. Préférant ouvrir leurs comptes en métropole ou en Nouvelle-Calédonie, ils déploraient la difficulté à obtenir un prêt à la consommation. En 2018 par exemple, plus de la moitié des salariés de l'administration supérieure avaient domicilié leurs salaires en métropole.

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Maurice Lasanté : 

Maurice Lasanté, directeur BWF