Le woofing : vivre et apprendre l’art du "bio" en Martinique

Mathilde et Nicolas en Martinique pour découvrir la banane bio
Nicolas et Mathilde sont des visiteurs d’un autre genre. Ils sont depuis quelques jours en Martinique pour bénéficier de leur première expérience dans le domaine de l’agriculture biologique. C’est ce qu’on appelle le "woofing", jusque-là inédit dans notre île.
Créé en 1971 par une Londonienne, le Woofing crée des liens entre des jeunes citadins et des fermiers "bio" dans le monde entier. Ces jeunes sont invités à profiter d’un séjour actif dans la ferme biologique de leur choix. C’est une approche moderne dans la transmission du savoir-faire agricole. Une centaine de pays font partie du réseau qui compte 6 000 hôtes répartis sur les cinq continents.

Voyage formateur

Il n’existe que quatre fermes bio en Martinique et les Québécois Nicolas et Mathilde ont choisi la plantation de banane biologique de Morne Capot au Lorrain. Selon la charte du woofing, ils vont partager quelque temps la vie de la famille La Rougery ; apprendre à vivre de la terre, découvrir le contact avec la nature. "On est ici sur une base d’enrichissement mutuel, déclare Nicolas, car plus tard on souhaite se lancer dans l’agriculture biologique. C’est un voyage formateur".
A la ferme du Lorrain, les Canadiens découvrent le Merkil, ce fertilisant mis au point localement à partir de mélasse et de micro-organismes récoltés dans la forêt tropicale avoisinante. "Cette technique du Merkil utilisée ici pourrait être éventuellement appliquée au Canada", disent-ils avec enthousiasme.

Michel Blondel La Rougery hebege les "woofeurs" canadiens dans sa ferme bio de Morne Capot au Lorrain

Ne pas remplacer un salarié


Nicolas et Mathilde pensent également que le woofing peut être très positif pour la Martinique. "On donne beaucoup, mais on apprend aussi beaucoup et cela établi un échange bénéfique pour tout le monde".
Le couple est nourri, logé, blanchi par la famille d’accueil et en échange ils aident aux travaux de la ferme et l’hôte s’engage à partager son savoir-faire. Mais le "woofeur" ne doit en aucun cas remplacer un salarié. Il n’a pas d’obligation de rentabilité et contrairement à un salarié il n’y a pas de lien de subordination. 

La plantation de banane bio de Morne Capot, au Lorrain