Le dossier pour harcèlement sexuel dans lequel était incriminé l’ancien adjoint au maire de Sainte-Rose, Tony Grava, a été examiné, ce jeudi 29 septembre 2022, par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre ; ce, en l’absence de la plaignante, Géraldine Naigre.
Cette dernière était une employée communale contractuelle et l’élu mis en cause, en charge de la culture, était son élu référent, au moment des évènements, soit entre le 1er novembre 2015 et le 23 mai 2016. Le dossier d’accusation mentionnait des comportements à connotation sexuelle répétés, subis dans le cadre professionnel, ainsi que des SMS à caractère sexuel.
Un jeu de "séduction-répulsion"
Maître Lorenza Bourjac, avocate de la défense, a obtenu la relaxe de son client.
Son argument, entendu par le tribunal, est que Géraldine Naigre a manœuvré pour préserver ses droits futurs, en tant que fonctionnaire territoriale, après sa démission de la ville de Sainte-Rose.
Tony Grava avait d’ailleurs mise en garde cet agent, quant à la perte de ses droits, en cas de démission ; cela a été entendu, grâce à la transposition d’une conversation téléphonique entre les deux protagonistes de cette affaire, datant du 24 mai 2016.
Géraldine Naigre avait des prétentions professionnelles qui ne correspondaient pas à son grade d’agent de catégorie C, a aussi mis en exergue le Conseil de Monsieur Grava.
Et au sujet des SMS, Me Bourjac n’y a vu aucun caractère sexuel et a souligné que, sur les 375 messages échangés, la majorité émanait de la plaignante. Tony Grava a, lui, admis des compliments et des messages à caractère poétiques, un jeu de "séduction-répulsion".
La présidente du tribunal a lu quelques messages, dans lesquels il est question de "Mont de Vénus", ou encore d’ "embrasser toutes tes lèvres".
Une plaignante absente au procès
Des employés de la ville ont bel et bien témoigné, au procès, pour évoquer des tentatives d’embrassade, de la part de Tony Grava, sur Géraldine Naigre.
La présidente a regretté, à plusieurs reprises, l’absence de celle-ci, désormais élue régionale et en déplacement dans l’Hexagone. C’était la troisième fois qu’elle ne venait pas, puisque l’affaire a été deux fois renvoyée.
Le procureur de la République, pour sa part, avait requis 7 mois de prison avec sursis, une inéligibilité de 3 ans et une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS).
Quoiqu’il en soit, Tony Grava, célibataire de 56 ans, employé de banque et père de cinq enfants, est aujourd’hui lavé de tous soupçons. Sali depuis que l’affaire a éclaté, l’homme a été abasourdi, suite au verdict et a répondu, très ému, à Eric Stimpfling :
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L'avocat de la plaignante Géraldine Naigre, Maître Lionel Armand, qui lui-même ne s'est pas présenté au procès (il s'est fait substituer), a décidé d'interjeter appel de la décision du tribunal correctionnel. Un appel qui serait irrecevable, selon plusieurs sources judiciaires concordantes.