Depuis plusieurs jours, des associations écologistes sont passées à l'action pour empêcher la poursuite du chantier de l'usine biomasse du Galion 2, à Trinité. Elles s’inquiétent particulièrement de l’impact environnemental de ce projet.
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Les travaux ont commencé en 2015. Mais à mesure que sa mise en service approche, Galion 2 fait parler d'elle. C'est une usine électrique, construite sur le site du Galion à Trinité. "Aujourd'hui, on peut dire que cette centrale sera 100 % biomasse. Il n'y aura pas de charbon. Elle exploitera la bagasse qui est issue de la sucrerie d'â-côté et de la biomasse importée", explique Hervé Hébrard, le directeur d'Albioma Galion. Albioma est un producteur indépendant d'énergie. Elle représente 20 % de la capacité photovoltaïque dans la zone Antilles-Guyane. Elle veut devenir le principal producteur d'électricité après EDF. Avec le Galion, elle vise 15 % de la production martiniquaise.
Son investissement dans l'île pour construire son usine s'élève à 165 millions d'euros. L'entreprise affirme qu'elle participera au développement de l'économie locale. Cela passera par le maintien de la filière sucre et de ses 1 300 emplois et par la construction d'ouvrages de protection hydraulique du site du Galion contre les inondations. Outre les trente-neuf emplois directs, deux cents quarante emplois indirects seront également créés, estime Albioma.
Pour l'Assaaupamar, ce projet pose des problèmes sanitaires car l'usine pourrait émettre un niveaux trop élevé de particules fines. Ce que réfute la direction d'Albioma. "La chaudière existante qui est vieille sera arrêtée quand la nouvelle sera mise en place. La pollution sera limitée, maîtrisée. On améliore la situation actuelle", assure Hervé Hébrard.
"C'est un projet dangereux pour l'environnement et c'est une aberration économique", ajoute de son côté, Marcellin Nadeau. "On nous parle de transition énergétique. Mais cela doit aussi passer par l'autonomie énergétique. Voilà un projet qui va renforcer notre dépendance énergétique car on va importer du bois. Quand on nous parle de déchets naturels, c'est faux. Ce bois sera prélevé dans des forêts. On va contribuer au réchauffement climatique. Alors que ce pays Martinique regorge de ressources comme le solaire, la mer, qui nous permettraient de développer véritablement des ressources renouvelables", explique le leader du mouvement "Nou Pèp La" qui reprend les idées du Collectif martiniquais pour la protection de l'air.
La nouvelle majorité, Gran Sanblé pou Ba Péyi'a an Chans, n'est quant à elle, pas favorable à ce projet, tel qu'il est présenté. "Alfred Marie-Jeanne a fait deux interventions au Parlement", rappelle Daniel Marie-Sainte, porte-parole du Conseil Exécutif de la CTM. "J'ai signé plusieurs communiqués pour dire que ne nous voulions pas de cette centrale à cet endroit. Au Galion, le vent de la mer va faire retomber les particules toxiques sur les lieux d'habitation".
Cette position rend perplexe Marcellin Nadeau. "Nous demandons à l'exécutif de la CTM un peu de cohérence. s'il est contre, il faut qu'il le démontre", assène-t-il. Et de s'interroger sur les motivations de la majorité de l’assemblée qui a signé des arrêtés autorisant le passage des convois sur le réseau routier.
Le dossier est loin d'être terminé. L'Assaupamar a déposé un recours devant le Tribunal Administratif de Fort-de-France pour empêcher la mise en service de Galion 2...
Son investissement dans l'île pour construire son usine s'élève à 165 millions d'euros. L'entreprise affirme qu'elle participera au développement de l'économie locale. Cela passera par le maintien de la filière sucre et de ses 1 300 emplois et par la construction d'ouvrages de protection hydraulique du site du Galion contre les inondations. Outre les trente-neuf emplois directs, deux cents quarante emplois indirects seront également créés, estime Albioma.
Une usine polluante, mais à quel point ?
Les premiers éléments de l’usine sont arrivés en Martinique, dans la semaine du 15 au 21 août. Mais les écologistes et l'Assaupamar en tête ont tenté de bloquer les différents convois, en vain. "La centrale doit être opérationnelle début du deuxième semestre 2017, dans un an. Quand on bloque une partie importante de la chaudière, on gêne le déroulement serein d'un chantier aussi compliqué", réagit Hervé Hébrard.Pour l'Assaaupamar, ce projet pose des problèmes sanitaires car l'usine pourrait émettre un niveaux trop élevé de particules fines. Ce que réfute la direction d'Albioma. "La chaudière existante qui est vieille sera arrêtée quand la nouvelle sera mise en place. La pollution sera limitée, maîtrisée. On améliore la situation actuelle", assure Hervé Hébrard.
"C'est un projet dangereux pour l'environnement et c'est une aberration économique", ajoute de son côté, Marcellin Nadeau. "On nous parle de transition énergétique. Mais cela doit aussi passer par l'autonomie énergétique. Voilà un projet qui va renforcer notre dépendance énergétique car on va importer du bois. Quand on nous parle de déchets naturels, c'est faux. Ce bois sera prélevé dans des forêts. On va contribuer au réchauffement climatique. Alors que ce pays Martinique regorge de ressources comme le solaire, la mer, qui nous permettraient de développer véritablement des ressources renouvelables", explique le leader du mouvement "Nou Pèp La" qui reprend les idées du Collectif martiniquais pour la protection de l'air.
Que disent les politiques ?
Sur sa page Facebook, Daniel Chomet, ancien conseiller régional, défendait ce lundi (29 août), l'usine biomasse, portée par l'ancienne majorité, Ensemble Pour une Martinique Nouvelle, dont il est issu. "La transition [énergétique, N.D.L.R.] est une alternative plus complexe qui convoque chacun à poser sérieusement tous les aspects d'une question", conclut-il.La nouvelle majorité, Gran Sanblé pou Ba Péyi'a an Chans, n'est quant à elle, pas favorable à ce projet, tel qu'il est présenté. "Alfred Marie-Jeanne a fait deux interventions au Parlement", rappelle Daniel Marie-Sainte, porte-parole du Conseil Exécutif de la CTM. "J'ai signé plusieurs communiqués pour dire que ne nous voulions pas de cette centrale à cet endroit. Au Galion, le vent de la mer va faire retomber les particules toxiques sur les lieux d'habitation".
Cette position rend perplexe Marcellin Nadeau. "Nous demandons à l'exécutif de la CTM un peu de cohérence. s'il est contre, il faut qu'il le démontre", assène-t-il. Et de s'interroger sur les motivations de la majorité de l’assemblée qui a signé des arrêtés autorisant le passage des convois sur le réseau routier.
Le dossier est loin d'être terminé. L'Assaupamar a déposé un recours devant le Tribunal Administratif de Fort-de-France pour empêcher la mise en service de Galion 2...