Les brèves du Pacifique du 3 août 2016

Volatiles retardataires: en Nouvelle-Zélande, les premiers poulets sont arrivés dans les cales des navires du capitaine Cook, soit plusieurs siècles après leur introduction dans le reste du Pacifique. Des scientifiques ont trouvé pourquoi.

Volaille

En quelle année les premiers poulets ont-ils posé leurs griffes sur le sol néo-zélandais? En 1773, répond une équipe de chercheurs qui a publié un article scientifique dans la revue Royal Society Open Science. Ils ont utilisé la datation carbone et des analyses génétiques pour déterminer l'âge des os de poulets retrouvés dans trois sites archéologiques sur l'île du Sud. Les plus vieux datent de 1773, ce qui porte à croire que c'est bien le Capitaine Cook qui a introduit les volatiles comestibles lors de son expédition en Nouvelle-Zélande. 1773, c'est très tardif. Les premiers Polynésiens ont introduit les poulets à Hawaï et à Rapa Nui entre 1000 à 1300 après J-C. D'après Michael Herrera, généticien à l'université d'Adelaïde et co-auteur de l'étude, les Maoris n'ont pas mis le poulet à leur menu avant 1773 parce qu'ils avaient déjà suffisamment à manger, une abondance d'oiseaux qui ne volent pas. Les poulets introduits par le capitaine Cook en Nouvelle-Zélande venaient d'Angleterre bien sûr, mais l'explorateur en a aussi pris lors de ses escales au Cap Vert, en Afrique du Sud, à Tahiti et aux Tonga. 
 

Migrants

En Papouasie Nouvelle-Guinée, la cour suprême demande à l'Australie de lui envoyer un représentant légal pour une audience programmée ce jeudi. Les juges papous veulent que Canberra présente un plan de relocalisation des quelque 900 migrants détenus à Manus. Ils estiment en effet que l'Australie contrôle, de facto, le centre de rétention, ce que Canberra réfute. Le gouvernement australien s'abstient à tout commentaire, car l'affaire n'a pas encore été jugée. La convocation d'un responsable australien est la suite logique de la décision de la Cour Suprême en avril dernier: elle a décidé que le centre de rétention de Manus était illégal. Le Premier ministre, Peter O'Neill, a donc annoncé qu'il allait le fermer. Mais nul ne sait où envoyer les quelques 900 détenus, dont environ la moitié ont déjà obtenu leur statut de réfugié.  En avril, Peter Dutton, le ministre australien de l'Immigration, a laissé entendre qu'une option serait de transférer les migrants de Manus au centre de Nauru. Ben Lomai, l'avocat des migrants, réclame leur renvoi en Australie et des compensations financières pour leur enfermement pendant plus de 3 ans. Mais depuis 2012, les gouvernements australiens successifs répètent qu'ils n'accueilleront aucun migrant arrivé par bateau. 
 

Solidarité

Formidable élan de solidarité en Nouvelle-Zélande, où 5 Tongiens ont péri dans un accident de la route mardi soir près de Katikati, à proximité de Tauranga, sur la baie de Plenty. Les ouvriers agricoles venaient de finir leur travail dans un hangar d'empaquetage de kiwis. Ils ont été heurtés sur la route par un camion vide. Une des victimes était un résident permanent en Nouvelle-Zélande, les 4 autres des travailleurs saisonniers, dont un père et son fils. L'employeur, la communauté tongienne de Nouvelle-Zélande, les chefs des églises, et les habitants du village de Katikati ont tous annoncé qu'ils réunissaient des fonds pour venir en aide aux familles des victimes.