Toutes les fins de semaine, Glenn Alebate monte dans son bus et quitte Ouegoa vers l'internat de Pouembout. Sur son trajet, il récupère 77 jeunes. Puis, il prend la route vers Touho, et là encore les sièges sont tous occupés. L'annonce de l'arrêt du dispositif de transport en 2025, c'est un coup dur pour cet homme de 59 ans. "J'ai toujours été dans ce secteur, et là, je ne sais pas trop... Je ne sais pas ce que ma vie va devenir, parce que je ne suis qu'à quelques années de la retraite. J'aurais voulu continuer jusqu'au bout."
Avec lui, il y a trente-et-un autres chauffeurs, qui sont tous anxieux. Franck Dubois est à la tête de l'entreprise EF transport du Nord. Le transport des internes, un service assuré depuis quinze ans, représente 60 % du chiffre d’affaires de la société. "Nous avons trente-cinq bus, et on est inquiets pour les traites, révèle le cogérant. Ça va être difficile."
Écoutez l'inquiétude de Joselin Hayra, en tant que chauffeur et en tant que père :
550 élèves à transporter
La difficulté sera également de taille pour les familles de 550 élèves concernés. Depuis l’annonce de l'arrêt du financement de ce service par la province Nord, les parents cherchent des réponses auprès de ce transporteur. "Ils nous appellent pour demander comment ça va se passer. Mais nous ne sommes pas décideurs", déplore Franck Dubois.
Cela fait vingt ans que la province Nord organise, pour le compte de la Nouvelle-Calédonie qui est compétente en la matière, le transport hebdomadaire des lycéens internes sur son territoire. En 2023, le coût était de 43 millions pour la collectivité. "La province Nord, malheureusement, est arrivée au bout du bout, explique Victor Tutugoro, le troisième vice-président. On a dû trancher déjà dans les décisions modificatives du budget de la Nouvelle-Calédonie. On a encore des coupes qui vont venir d'ici la fin de l'année... Mais voilà, on n'a pas de solution à ce jour."