L’Extrême Nord : Quelles solutions pour les déchets triés ?

Depuis l’an 2000, les communes de Koumac et de Kaala-Gomen ont opté pour la création du SIVM Nord. Ce Syndicat Intercommunal à vocations multiples comprend la gestion d’un Centre de secours et la création d’un Centre d’enfouissement. 
Triés, l’ensemble des déchets doivent désormais trouver une filière de recyclage.
Sur le village de Kaala-Gomen, les agents du SIVM Nord relèvent les poubelles. Installé sur la commune depuis 8 ans en tant qu’infirmier, Jean-François Zahn est un féru de tri des déchets. « Il y a trois ramassages de poubelles dans la semaine », confie le quinquagénaire, « le pochon bleu, c’est pour le verre, le pochon rouge, c’est pour les boites en aluminium et le pochon vert de couleur, on y met le tout-venant. Je fais même du compostage à la maison », poursuit-il. 
Pour l’infirmier, la ressource n’est pas éternelle, il convient de faire très attention. « Je fais cela, c’est surtout pour la planète mais également pour les générations futures », confie Jean-François Zahn, « çà nous fait vivre de manière intelligente. Au lieu de jeter partout, on pense au futur ». 
 

Fini le temps des dépotoirs sauvages

Pour lutter contre les dépotoirs sauvages, les communes de Kaala-Gomen et de Koumac ont décidé de s’associer. Le SIVM Nord voit le jour en 2000 puis 5 ans plus tard, est créé le premier centre d’enfouissement. « C’était pas beau à voir. On avait sur  Kaala-Gomen un dépotoir sauvage en bordure de RT1 et celui de Koumac était situé près la Mangrove » souligne Wilfrid Weiss, le Président du Syndicat Intercommunal à vocations multiples du Nord, « la mise en place de ce centre d’enfouissement a permis la fermeture de ces dépotoirs sauvages et la réhabilitation des sites ». 
Le site de ce centre d’enfouissement se trouve désormais à mi-distance entre les deux communes.  Pour mener à bien ce projet, les deux collectivités municipales ont mis les moyens. Les acteurs ont misé sur le tri sélectif.

 

Trouver coûte que coûte des filières de recyclage

Les débuts du tri sélectif n’ont pas été faciles. « Il fallait beaucoup expliquer aux populations pour qu’ils changent leurs habitudes », raconte Wilfrid Weiss, le Maire de Koumac, « au fil des jours, ils ont compris le bien-fondé de ce centre d’enfouissement mais aussi l’idée de trier nos déchets aujourd’hui ». 
Au-delà du tri-sélectif, reste la question de recyclage. « Tout çà, c’est bien », assure Jean-François Zahn, infirmier à Kaala-Gomen, « mais moi, je mets un bémol car aujourd’hui, on se contente de trier. Il faut trouver aussi des filières de recyclage », renchérit-il. 
Le SIVM Nord est conscient de cette réalité. « C’est bien de mettre des casiers pour récolter les déchets, c’est bien de trier », indique Wilfrid Weiss, le Président du SIVM Nord, « aujourd’hui, on cherche des filières de recyclage pour traiter les carcasses de voitures, les télévisions ou les machines à laver, etc… Dommage que l’on ne puisse pas le faire sur place et çà coûte cher notamment. »
 

Le SIVM Nord attire les communes environnantes

Une étude ICPE a été lancée pour trouver des pistes de solutions pour les traitements des déchets triés. « Sans attendre, le SIVM Nord a acheté une presse pour les carcasses d’automobiles », confie le Maire de Koumac, « on est en train de faire l’acquisition d’un broyeur à végétaux pour faire du compostage. On envisage également d’acheter une presse à canettes et on l’intention de créer un partenariat avec Trécodec pour les batteries et les huiles ». 
L’exemple du SIVM Nord attire les communes environnantes. « Poum nous a rejoint en 2010 », souligne Wilfrid Weiss, le Président du SIVM Nord, « depuis cette année, nous avons ouvert sur la commune une plate-forme de tri et de transfert des déchets. Avec la commune de Pouébo, on fait déjà un travail sur le tri sélectif ». 
Ce travail de longue haleine est mené en étroite collaboration avec la Province Nord. Mais pour l’ensemble des acteurs, il est urgent de penser sérieusement à un véritable schéma pays sur le traitement des déchets, de tri sélectif et de recyclage. « C’est comme cela que l’on peut trouver des solutions », insiste le Maire de Koumac, « et créer des emplois à l’avenir ».