Une enquête lancée en 2016 par le gouvernement australien révèle l'étendue et la gravité des maltraitances subies par les enfants aborigènes en prison. Les associations aborigènes ont déclaré que le rapport ne faisait malheureusement qu'illustrer des problèmes connus de longue date.
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Le rapport de 2000 pages, auquel ont participé plus de 400 témoins, est accablant. Des traitements inhumains, dégradants, des abus physiques et psychologiques... Les enquêteurs de la commission royale, chargée d'évaluer le système carcéral juvénile en Australie, qualifie de "honte nationale" la prise en charge des délinquants mineurs dans le Territoire du Nord de l'Australie.
C'est en 2016 que le gouvernement avait ordonné une enquête, suite aux révélations de la chaîne publique ABC qui avait diffusé des images montrant des enfants arrosés au gaz lacrymogène et frappés par des gardiens dans le centre de détention pour délinquants juvéniles Don Dale, dans le Territoire du Nord.
Ces vidéos montraient des enfants âgés de 10 à 17 ans, battus par les surveillants pénitenciers, dénudés, parfois enchaînés plusieurs heures à une chaise, cagoule sur la tête.
Dans ce rapport, les enquêteurs de la commission racontent que les mineurs sont soumis à des abus physiques, sont encouragés ou même payés pour commettre des actes humiliants et sont privés de leurs droits essentiels, comme la nourriture, l'eau et l'usage des toilettes. Le rapport dénonce l'utilisation inappropriée de l'isolement, "source de souffrances chez de nombreux jeunes gens et qui entraîne vraisemblablement des dégâts psychologiques durables".
L'année dernière, le gouvernement avait déclaré que le taux de détention des mineurs avait augmenté de 77% ces 15 dernières années. La commission dans son rapport accuse le gouvernement du Territoire de ne rien faire pour prévenir la délinquance des jeunes Aborigènes, qui représentent les trois quarts des mineurs incarcérés. Les enfants aborigènes ont vingt-quatre fois plus de risques de se retrouver en prison que les autres enfants, dans un contexte de lacunes éducatives, de chômage élevé et de toxicomanie, selon Amnesty International.
La commission demande la fermeture du centre de Don Dale, particulièrement critiqué pour ses conditions de détention, ainsi que la refonte de la justice des mineurs du Territoire du Nord, y compris l'interdiction de la détention des moins de 14 ans.
Ces conclusions sont "abominables", a réagi le gouvernement fédéral, promettant de travailler avec le gouvernement local pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport. "Tous les enfants méritent d'être traités avec dignité et respect. Tous les enfants méritent d'être en sécurité", a dit le ministre des Affaires indigènes Nigel Scullion.
Les associations aborigènes ont déclaré de leur côté que le rapport ne faisait qu'illustrer des problèmes connus de longue date. "Pendant trop longtemps, on a eu des rapports, des commissions royales, des gouvernements qui se refilent la patate chaude", a dit Donna Ah Chee, directrice du Congrès central des Aborigènes australiens. "Nous allons veiller à ce que (les mesures) soient appliquées".
C'est en 2016 que le gouvernement avait ordonné une enquête, suite aux révélations de la chaîne publique ABC qui avait diffusé des images montrant des enfants arrosés au gaz lacrymogène et frappés par des gardiens dans le centre de détention pour délinquants juvéniles Don Dale, dans le Territoire du Nord.
Ces vidéos montraient des enfants âgés de 10 à 17 ans, battus par les surveillants pénitenciers, dénudés, parfois enchaînés plusieurs heures à une chaise, cagoule sur la tête.
3/4 des mineurs incarcérés
Dans ce rapport, les enquêteurs de la commission racontent que les mineurs sont soumis à des abus physiques, sont encouragés ou même payés pour commettre des actes humiliants et sont privés de leurs droits essentiels, comme la nourriture, l'eau et l'usage des toilettes. Le rapport dénonce l'utilisation inappropriée de l'isolement, "source de souffrances chez de nombreux jeunes gens et qui entraîne vraisemblablement des dégâts psychologiques durables".
L'année dernière, le gouvernement avait déclaré que le taux de détention des mineurs avait augmenté de 77% ces 15 dernières années. La commission dans son rapport accuse le gouvernement du Territoire de ne rien faire pour prévenir la délinquance des jeunes Aborigènes, qui représentent les trois quarts des mineurs incarcérés. Les enfants aborigènes ont vingt-quatre fois plus de risques de se retrouver en prison que les autres enfants, dans un contexte de lacunes éducatives, de chômage élevé et de toxicomanie, selon Amnesty International.
La commission demande la fermeture du centre de Don Dale, particulièrement critiqué pour ses conditions de détention, ainsi que la refonte de la justice des mineurs du Territoire du Nord, y compris l'interdiction de la détention des moins de 14 ans.
Des problèmes de longue date
Ces conclusions sont "abominables", a réagi le gouvernement fédéral, promettant de travailler avec le gouvernement local pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport. "Tous les enfants méritent d'être traités avec dignité et respect. Tous les enfants méritent d'être en sécurité", a dit le ministre des Affaires indigènes Nigel Scullion.
Les associations aborigènes ont déclaré de leur côté que le rapport ne faisait qu'illustrer des problèmes connus de longue date. "Pendant trop longtemps, on a eu des rapports, des commissions royales, des gouvernements qui se refilent la patate chaude", a dit Donna Ah Chee, directrice du Congrès central des Aborigènes australiens. "Nous allons veiller à ce que (les mesures) soient appliquées".