40% des jeunes Polynésiens en surpoids en 2016, la tendance s'est-elle inversée ?

Camille Couffignal, responsable d'étude et d'évaluation des programmes de santé
Quel est l’état de santé des jeunes Polynésiens ? Pour répondre à cette question, une étude vient de débuter auprès de quatre mille élèves de collèges et de lycées. Elle s’étendra jusqu’au 28 mars. Ces adolescents répondront pendant une heure, à un questionnaire de 84 questions, sur des thématiques comme l’alimentation, les relations amoureuses ou encore le bien-être mental. Les données recueillies pourront être comparées à celles obtenues dans le monde et elles permettront d’établir des politiques publiques en faveur de la jeunesse polynésienne. Cette enquête est menée par le ministère santé, en collaboration avec la direction générale de l’éducation et des enseignements, le ministère de l’éducation nationale et l’organisation mondiale de la santé. Pour parler de cette enquête, l'invitée café du 27 février 2024 est Camille Couffignal, responsable d'étude et d'évaluation des programmes de santé.

La dernière étude sur l’état de santé des jeunes remonte à 2016 et concernait un échantillon de 3700 élèves répartis sur toute la Polynésie française. Elle avait été réalisée selon le modèle standardisé de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

Le bilan de cette enquête a mis en lumière plusieurs indicateurs et tendances. Comme par exemple : 40% des jeunes Polynésiens de 13 à 17 ans sont en surpoids, dont 20% en obésité. À partir de ces données, des politiques de prévention ont été établies, en matière de santé mentale notamment. La réactualisation de ces chiffres 8 ans plus tard est cruciale, car elle permettra de savoir si ces tendances se sont renforcées ou non et de réajuster les politiques publiques en fonction.

Les résultats de cette enquête sont attendus pour la fin de l’année. Ils seront analysés et comparés aux données de 2016 par le département des programmes de santé, en charge de la prévention sur l’ensemble du territoire.

La collaboration avec la DGEE est primordiale, c’est elle qui interviendra avec des programmes ciblés au sein des établissements scolaires. Les ministères pourront également se servir de ces données afin de définir des lois de pays en termes de taxation sur les produits sucrés, le tabac et l’alcool.

Pour cette étude, 32 établissements de la Polynésie ont été sélectionnés parmi le public et le privé. 169 classes de ces écoles participeront, ce qui représente un échantillon d’environ 4000 élèves. Les parents de ces derniers ont reçu une note d’information leur expliquant l’objectif et la durée de cette enquête.

Et désormais, la phase d’action auprès des élèves est lancée. Pendant une heure de classe, ils vont répondre à 84 questions, de manière totalement anonyme. Ce questionnaire est le même pour tout le monde, il est valable à l’échelle mondiale car standardisé par l’OMS. Cependant, le vocabulaire des questions est adapté au territoire. Des questions concernant des problématiques spécifiques polynésiennes ont été ajoutées, comme le petit-déjeuner et le transport.

Tout l’enjeu de cette enquête réside dans l’établissement d’une relation de confiance avec l’élève, afin qu’il réponde de la manière la plus honnête possible. Un questionnaire sur la base du volontariat et de l’anonymat, deux critères qui seront rappelés aux adolescents, pour qu’ils sachent que leurs réponses seront confidentielles.

La sélection des écoles a été faite par tirage au sort parmi tous les établissements de la Polynésie française. L’archipel des Australes est le seul à ne pas participer à cette enquête, car leurs établissements scolaires n’ont pas été tirés au sort. C’est le cas également du collège de Hitia’a. L’étude commence aujourd’hui avec une classe du collège de Teva i Uta.

Les précisions de Camille Couffignale, responsable d'étude et d'évaluation des programmes de santé, elle était l'invitée café de votre matinale radio du mardi 27 février 2024.

Camille Couffignal répond aux questions d'Ibrahim Ahmed Hazi en français :

En tahitien, Adélaïde Tamaku répond à Carlos Natua :