A l'Ile des Pins, la pollution au nickel de l'eau de 2017 en passe d'être expliquée

Cinq ans après l'épisode de pollution au nickel du réseau d'eau de l'île des pins, l'Institut de recherche et de développement tient une piste solide. Une équipe de chercheurs étudie l'un des captages incriminés, en 2017. Le problème pourrait venir d'un point d'eau situé à proximité.

En 2017, la mairie de l'Ile des Pins avait dû se résoudre à fermer certains points de captage du réseau d'adduction en eau potable de l'île. En cause, des concentrations de nickel anormalement hautes. "Les concentrations qui avaient été observées dans certains captages pouvaient être de plusieurs centaines, voir de quelques milliers, de microgrammes par litre. Nous étions très fortement au-dessus des normes", rappelle Farid Juillot, géochimiste de l'Institut de recherche et de développement (IRD).

La conséquence de feux de forêt

Les chercheurs ont été intrigués par un point de captage en particulier. Il était alimenté par une doline, autrement dit une cuve naturelle, dans laquelle la concentration en nickel était extrêmement impressionnante. Ce phénomène était probablement la conséquence de plusieurs feux de forêt. "Cette doline a la particularité d'être entourée de sols rouges et de forêts de pins qui ont beaucoup brûlé en 2016 et en 2019. C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'il y a vraiment un lien entre les feux qui ont affecté ces pins et la qualité de l'eau de cette doline qui, ensuite, alimente le captage", complète Farid Juillot.

Au-delà des raisons qui expliquent la concentration en nickel de cette doline, les chercheurs tentent de savoir dans quelle mesure la cuve a-t-elle pu jouer un rôle, en 2017.

Les premiers résultats définitifs attendus dans six mois

L'objectif serait d'arriver à spécifier les relations entre l'eau dans cette doline et l'eau dans le captage et, quantitativement, quels sont les mécanismes de transfert de l'eau, entre l'évaporation et l'infiltration de l'eau, de manière présumée, vers le captage.

Pierre Genton, hydrologue à l'IRD

Les conclusions des chercheurs ne sont pas encore définitives. L'équipe estime être en mesure de tirer un premier bilan, dans les six prochains mois.

Ecoutez le reportage de Valentin Deleforterie :