Activités exigeant le pass sanitaire : encore beaucoup de questions sans réponse à Saint-Pierre et Miquelon

Alors que l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon n'est toujours pas intégré au dispositif national de pass sanitaire avec QR code, les autorités n'ont pas encore communiqué les modalités d'application des récentes annonces gouvernementales.

Beaucoup de questionnements, et bien peu de réponses. Voila en substance l'état d'esprit de la population de Saint-Pierre et Miquelon, au lendemain des annonces télévisées du président de la République. 

Exigé (presque) partout, mais...

La nouvelle stratégie affichée par le gouvernement repose sur la généralisation de l'exigence du pass sanitaire, d’abord, dès le 21 juillet, dans les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes. Puis au début du mois d’août, ce pass sanitaire sera étendu aux cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, ainsi qu’aux voyages en avion, en train et en car longue distance. 

Toujours pas de pass sanitaire

Problème : les ressortissants de la Caisse de Prévoyance Sociale de Saint-Pierre et Miquelon, même totalement vaccinés ou bénéficiant d'un test PCR négatif, ne sont toujours pas intégrés au dispositif. À ce jour, il leur est donc impossible de présenter autre chose qu'un document papier, sans QR code, un document qui leur est remis par leur caisse locale de Sécurité Sociale. Difficile pour eux dans ces conditions d'espérer prouver leur bonne foi lors de séjours en Métropole...

Les autorités préfectorales ont annoncé que des démarches ont été entreprises afin de résoudre la difficulté technique. Mais elles n'ont toujours pas abouti. La préfecture a annoncé une communication sur la question avant la fin de la semaine.

Allègement local ?

Autre questionnement  : y aura t-il une adaptation des exigences aux réalités locales, comme ce fut cas avec le port du masque ? Depuis le début de la pandémie en mars 2020, l'archipel français est resté quasiment indemne de la Covid-19, grâce notamment au dispositif de quarantaine imposée à l'arrivée sur le territoire. Avec une vingtaine seulement de cas positifs enregistrés en 17 mois, et aucun décès ni aucune hospitalisation en réanimation, la vie y est restée la plupart du temps quasi normale, restaurants ouverts, manifestations sportives et culturelles maintenues.

À lire aussi : Le port du masque ne sera plus obligatoire dans les classes à Saint-Pierre et Miquelon

À Saint-Pierre et Miquelon, le masque n'est aujourd'hui que très rarement porté. Dans ces conditions, les acteurs du territoire, cafetiers, restaurateurs, organisateurs de manifestations, seront-ils contraints, comme dans l'Hexagone, d'exiger le pass sanitaire pour leurs publics ? Alors qu'ils n'y sont pas préparés, comment devront-ils déployer la logistique de contrôle ? 

Plusieurs rassemblements festifs programmés

La question est importante, et nécessite une réponse rapide. En effet, du fait de leurs conditions climatiques, les îles Saint-Pierre et Miquelon concentrent un grand nombre de manifestations culturelles et de loisirs en juillet et en août. Dans les jours qui suivront l'échéance fatidique du 21 juillet, la dune de Miquelon-Langlade doit accueillir plusieurs centaines de festivaliers amateurs de la musique du Dunefest (les 30 et 31 juillet). À Miquelon le Festival des produits de la mer est programmé le 8 août. Et du 9 au 15 août, Saint-Pierre vibrera aux couleurs des fêtes basques

Soignants récalcitrants : comment les remplacer ? 

La vaccination imposée aux personnels soignants après le 15 septembre pose également la question de l'insularité. Certains personnels récalcitrants au vaccin ARN Moderna, le seul disponible pour les adultes de l'archipel, ont d'ores et déjà annoncé leur choix de refuser l'injection. Ils seront donc logiquement écartés de leur mission, comme l'a annoncé le gouvernement. Mais à 4500 kilomètres de la Métropole, par qui, et comment leur service sera t-il finalement assuré ? 

Test PCR : voyages plus chers ?

Les habitants de Saint-Pierre et Miquelon se posent également la question des exigences lors des voyages. Vaccinés ou pas, les voyageurs à destination de l'archipel se voient aujourd'hui imposer un test PCR 72 heures avant leur vol. Le gouvernement ayant annoncé que les tests PCR ne seront plus gratuits à partir de cet automne, sauf présentation de prescription médicale, y aura t-il une dérogation mise en place pour les voyages vers l'outremer, afin de ne pas renchérir le coût déjà élevé de billet d'avion ?