L'ANC majoritaire au Parlement en Afrique du Sud condamne "les demandes farfelues et scandaleuses de postes ministériels" de certains partis, qui ont fuité ces derniers jours dans la presse, alors que les tractations sur la composition du prochain gouvernement sont toujours en cours.
Le président Cyril Ramaphosa, 71 ans, investi pour un second mandat la semaine dernière, doit former un gouvernement de coalition inédit en trente ans de démocratie dans le pays, après un cinglant revers de son parti, le Congrès national africain (ANC), aux législatives fin mai. Le parti historique au pouvoir depuis la fin de l'apartheid a pour la première fois perdu sa majorité absolue parlementaire en ne recueillant que 40% des voix (159 sièges de députés sur 400) et doit se résoudre à un partage du pouvoir en cédant des ministères à l'opposition au sein d'un "gouvernement d'union nationale".
"Des demandes farfelues" selon l'ANC
Près d'un mois après le scrutin, aucune information officielle sur le nombre de portefeuilles qui iront à l'opposition n'a été dévoilée. Mais la presse locale a fait état ces derniers jours de tensions dans les négociations entre l'ANC et la plus grande formation d'opposition, l'Alliance démocratique (DA, centre libéral, 87 députés).
Selon ces informations, sur une trentaine de postes de ministères, la DA en réclame une dizaine alors que l'ANC n'est prête à en concéder qu'autour de cinq. L'ANC "note avec inquiétude que certains partis ont formulé dans les médias des demandes farfelues et scandaleuses de postes ministériels spécifiques", a fustigé l'ANC dans un communiqué. Dans une critique dirigée contre la DA sans la nommer, taxée de "mauvaise foi", l'ANC souligne que "cette pratique n'aidera la cause d'aucun parti" et a rappelé que "seul le président a le dernier mot en ce qui concerne la formation du gouvernement".
En tout, dix partis politiques ont signé un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, principalement la DA et de petits partis.