Au quartier Monnérot au Robert, quelques membres de l’association UJ Monnérot ont formé le groupe "Bwéson". Ils prônent l’authenticité du cantique de leurs aïeux.
Tambour, ti bwa, chacha en main, ils font la ribote pour préserver cette culture du "Chanté Nwel" cher aux aînés.
Grâce à l’éclairage des anciens de la Monnérot et notamment de Catherinette Lanoir, une pionnière de cette tradition dans le quartier et ses environs, le groupe "Bwéson" vient d’enregistrer le titre “Man Ni Asé”, un cantique doté de sonorités modernes, mais qui garde l’esprit du cantique d’antan.
Noël, un moment fort de la vie à l’habitation
À l’époque esclavagiste, les cantiques émanaient de l’instruction religieuse inculquée aux personnes mises en esclavage. Dans cette éducation, la période de Noël constituait un moment fort de la vie à l’habitation, où la chrétienté tenait une place essentielle pour les colons. Dans ces habitations, les chants de Noël, généralement chrétiens, étaient ponctués de ritournelles improvisées par les captifs.
De fil en aiguille, cette pratique est devenue une tradition entièrement ancrée dans la culture martiniquaise. D’abord entonnées a capella, ces chansons ont très vite été accompagnées de tambours et de ti-bwa.
Aujourd’hui ce sont des orchestres qui se livrent à la tradition du "Chanté Nwel", qui naguère se pratiquait avec un chœur formé de parents, amis et alliés des différents quartiers de l'île.