Le marché de Cacao et la soupe traditionnelle ont désormais lieu le samedi. Tant que le couvre-feu du dimanche est maintenu en Guyane. Une grande partie des récoltes perdues. Les champs inondés. Les agriculteurs Hmong refusent de baisser les bras et maintiennent leurs activités sur le marché.
Gilles Lau vend sur le marché de Cacao ses fruits et légumes : des choux, des salades, des bananes et des ramboutans. Il est déjà midi, presque l’heure de la fin du marché. Le stand est encore bien garni. Sa production, il ne la vendra pas aujourd’hui. Pas de clients à Cacao. C’est un samedi.
D’ordinaire, le marché se tient le dimanche au village Hmong.
En raison du couvre-feu, il a été décalé au samedi.
L’information n’est pas encore passée auprès du public.
Nous on veut faire vivre Cacao. On ne va pas baisser les bras. Il faut toujours foncer. On veut rester le grenier de la Guyane. C’est vrai qu’on perd beaucoup de production mais il faut continuer.
Ils sont une dizaine de producteurs à être présents sur le marché. Tous ont subi d’énormes pertes dans leurs champs. Les pluies diluviennes qui s'abattent sur la région actuellement ont de lourdes conséquences sur les productions. Déja l'an dernier, les champs avaient été inondés. Des récoltes perdues. La crise sanitaire et la fermeture du marché le dimanche ont aussi des impacts énormes. Tous espèrent retrouver leurs clientèles le samedi.
Malia Siong vend d’ordinaire sa récolte sur les marchés de Cayenne. Elle vend ce samedi à Cacao pour soutenir les producteurs du village.
C’est dur mais on fait avec ! On ne peut rien contre les intempéries. On a été inondé plusieurs fois cette année et l’an dernier aussi. Avec le Covid et la route des champs très mauvaise, c’est vraiment difficile.
L’accueil des villageois malgré leurs difficultés. Cacao garde toujours une saveur particulière pour tous les touristes venus y passer un moment.
J’aime Cacao, j’aime cette commune. On est dans la nature. C’est une bonne initiative d’ouvrir le samedi. On peut rester longtemps et profiter de Cacao.
Il y a moins de monde. Le marché est moins grand mais ça fait une sortie. C’est sympa !
Il y a ici toute cette culture qu’on ne connaissait pas. Il y a aussi tous ces produits et toutes ces odeurs.
Malgré la crise sanitaire, malgré les intempéries, l’âme de Cacao reste intacte
Les enceintes installées au marché diffusent des chansons Hmong. Faute de clients, les vendeuses Piong Kio et Ya Sia se lancent dans la danse au milieu des étals désertés.
La chanteuse dit : venez dansez ! Elles n’ont pas hésité !
Une danse traditionnelle pour oublier les difficultés du quotidien.
Le marché de Cacao et la soupe traditionnelle ont lieu désormais le samedi. Tant que le couvre-feu du dimanche est maintenu.
Le reportage de Jocelyne Helgoualch et Frédéric Larzabal