Elles semblent loin de faire l'unanimité. Les mesures de soutien à la Caisse locale de retraites suscitent l'indignation de plusieurs syndicats de la fonction publique locale, au lendemain de leur annonce. Parmi ces décisions, l'augmentation plus rapide du taux de cotisation salariale, qui augmentera de 1% dès ce mois d'août, et non plus entre 2025 et 2027.
Autre mesure, la hausse du taux de minoration sur les retraites, qui passe de 6 à 9% dès ce 1er août 2024. Autrement dit, les pensions seront ponctionnées de 3% supplémentaires. Un volet temporaire, précise le gouvernement, qui assure qu'au 31 décembre 2025, "le taux reviendra à 6%".
"Des efforts, on en a déjà fait beaucoup"
"3% en moins sur nos pensions, c'est énorme [...] Je pense surtout aux petites pensions. Celui qui touche 200 000 francs de retraite, il va les sentir ces 3%", s'insurge Dominique Frontier, à la tête du syndicat des retraités territoriaux. "Des efforts, on en a déjà fait beaucoup", poursuit cet ancien fonctionnaire avant de s'interroger : "Sur quelle retraite en France y a-t-il une minoration ? Il n'y a que nous dont les retraites diminuent. Personnellement, je gagne moins que ce que je gagnais en 2010".
Même son de cloche du côté de la Fédération des fonctionnaires. "Les retraités ont perdu plus de 20% de leur pouvoir d'achat ces 20 dernières années. On va paupériser une partie d'entre eux sachant que ces mesures n'ont aucun impact significatif sur la Caisse locale de retraites", fustige son secrétaire général Steeve Teriitehau.
"Cela n'a pas vocation à pérenniser le paiement des pensions sur des mois supplémentaires, puisqu'il y a deux semaines, on a annoncé que la CLR retrouvait un équilibre budgétaire entre les paiements et les recettes", ajoute-t-il, pointant ce qu'il estime être "un geste fort envers l'Etat pour montrer que la Calédonie fait des efforts et les fonctionnaires aussi".
La mise en place du jour de carence
Outre les décisions relatives à la Caisse locale de retraites, le gouvernement a également annoncé cette semaine la mise en place d'une mesure qui avait jusqu'alors longtemps fait débat. Les fonctionnaires territoriaux seront désormais soumis au "jour de carence". En d'autres termes, le premier jour de chaque arrêt maladie ne sera plus indemnisé.
"Bien sûr qu'il faut lutter contre l'absentéisme", reconnaît Steeve Teriitehau, "mais on devait se rassembler avec le gouvernement pour y travailler. On s'aperçoit qu'il se sert de la situation pour passer en force des mesures auxquelles on n'était pas forcément opposés mais auxquelles on voulait apporter des amendements".
Un volet de décisions auquel s'ajoute une autre mesure, décidée là encore cette semaine : le gel temporaire des avancements des agents publics. Le décompte de l'ancienneté pour changer d'échelon sera ainsi suspendu sur la période du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2025.