" On n’arrivera pas aux 1,2 millions de tonnes de cannes, c’est sûr ", affirme le président de la CGPER, Jean-Michel Moutama. Les planteurs de La Réunion pourrait bien accuser plus d’un million d’euros de perte, estime les syndicats agricoles.
En 2023, le bilan de la campagne sucrière s’élevait à 1,43 millions de tonnes.
Une année catastrophique, la pire
La campagne sucrière 2024 a été la pire jamais connue de mémoire de planteurs. " Une catastrophe " même, insiste le syndicaliste. Avec un si faible tonnage, la filière pourrait être menacée. Combien de temps les usines pourraient-elles tenir ?
Réaction de Florent Thibaut, directeur agricole de Tereos :
" C’est la pire saison, c’est la première fois qu’on voit ça ", confirme Jean-Fred Naze, planteur depuis plus de 30 ans. Il est la 4ème génération de sa famille à travailler dans la canne. Sur sa parcelle d’une vingtaine d’hectares dans les Hauts de Sainte-Marie, il estime avoir perdu la moitié de sa production habituelle.
Reportage sur l'exploitation Jean-Fred Naze dans les hauts de Sainte-Marie :
Une étude globale pour la survie de la filière
Cyclones, sécheresse et autres aléas climatiques sont bien sûr à incriminer, mais la formule de calcul de la richesse vieille de plus de 40 ans ou encore le mouvement social à Albioma sont aussi en cause, selon Jean-Michel Moutama.
Le président de la CGPER évoque également de " gros problèmes administratifs dans la filière pour accéder aux subventions que l’Europe met à disposition ". Son syndicat demande au ministère de l’Agriculture qu’une étude globale sur la filière soit menée, pour permettre aux agriculteurs réunionnais " d’aller de l’avant ".
Le 11 décembre prochain, les syndicats agricoles rencontreront le préfet de La Réunion pour évoquer le sujet.