Le camping pascal a ses adeptes

Des dizaines de tentes sont installées sur la plage de l'Anse Céron au Prêcheur.
C’est l’une des activités préférées des Martiniquais à Pâques. Le camping s'organise en famille ou entre amis, dans le Sud comme dans le Nord de l'île. Exemple à l’Anse Céron au Prêcheur où les vacanciers veulent passer le meilleur moment possible.
 
Il est 8 heures, ce Vendredi saint, sur la plage de l'Anse Céron au Prêcheur. Le vent souffle fort. Le soleil commence à peine sa journée. Les premiers campeurs sont arrivés la veille. Des dizaines de tentes sont déjà placées.

"Le rouge dans le rouge", répète méthodiquement Steeve qui, lui, a choisi d'arriver ce matin-là. Il ouvre, avec l'aide de son ami Jean-Marc, la tente qui abritera sa famille pendant les prochains jours. "C'est le plus compliqué, on est obligé de passer par là, avant de s'amuser. Moi en tant qu'expert, après sept ans de camping, ça va me prendre environ 25 min pour l'installer".
Une bonne demi-heure est nécessaire pour ouvrir une tente.
Encore faut-il trouver le meilleur emplacement. Les campeurs doivent prendre en compte "le vent, pour qu'il n'emporte pas les tentes et l'eau, pour qu'il n'y ait pas d'inondations", conseille Jean-Marc.

"Il faut un endroit où c'est plat, avec une plage à proximité pour les enfants", ajoute Anite, désignée chef d'un autre campement qui comptera entre trente et cinquante personnes au cours du week-end. "On essaie de trouver une table déjà là, ça nous évite d'avoir du matériel à ramener".
 

Comme à la maison


La petite plage de l'Anse Céron compte des douches et des sanitaires. Le reste est emmené par les campeurs : la tente ou même le matelas gonflable, le groupe électrogène, la bouteille de gaz, le réchaud. "On est complètement à l'aise, il y a même le jacuzzi en face", plaisante Mathias, un habitué du camping.
Ils sont tellement bien équipés qu'ils ne vont pas se contenter de sandwiches pendant cinq jours. "On va manger accras de morue, de crevettes, le matoutou et la soupe z'habitant. On va cuisiner tout ça ici", détaille Nadia, en train de préparer la pâte pour les accras.
En s'approchant du campement, on sent les odeurs d'oignons, d'ails et de piments.
Reste à gérer le ravitaillement. "On n'est pas loin du bourg du Prêcheur. On va acheter de jour en jour parce qu'il n'y a pas de frigo pour pouvoir congeler", explique Marcellin qui reste jusqu'à lundi. "Nous ramenons des denrées non périssables. Et nous cotisons, cinq euros par jour et par personne. Si nous trouvons aux abords du camping une petite boutique, nous allons acheter la viande, le poisson, etc.", explique Dinah, qui fait partie du campement d'Anite.
 

Détente et convivialité


Pêche pour Marcellin, jeux de dominos pour Mathias, lecture et discussions pour Dinah, chacun a son programme pour ce week-end synonyme de détente. "Le camping permet de se détacher du monde, internet, les réseaux sociaux, de montrer aux jeunes qu'il y a autre chose à faire que de rester devant une tablette ou un portable", explique Steeve.

"On s'éloigne du quotidien. On se détend, on retourne aux sources", renchérit Jean-Marc.

L'autre mot clé, c'est la convivialité. "Nous faisons du camping depuis bientôt huit ans. Avec nos activités, on n'a pas forcément le temps de se rencontrer. C'est le bon moment de faire un camping, pour être entre nous, délirer", assure Dinah.
L'ONF a interdit le camping sur la plage de l'Anse Céron.
Entre la musique et les éclats de rire, le week-end s'annonce parfait si le beau temps est aussi de la partie. La majorité des vacanciers partira mardi de la plage de l’Anse Céron, alors même que le camping y est interdit.