Le cancer est responsable de 26% des décès en Polynésie, depuis 25 ans. C'est la deuxième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires. Depuis 1985, les cas ont fortement augmenté passant de 808 nouveaux cas par an en 2015 à 932 en 2018. Parmi les cancers les plus fréquents, ceux du sein et de la prostate chez les femmes et les hommes, suivis de près par le cancer du poumon.
Une population qui ne se fait pas assez dépister
L'institut du cancer de la Polynésie crée en 2021 coordonne les efforts de prévention, de dépistage et de traitement. Cependant les défis restent nombreux, la participation de la population aux dépistages reste insuffisante, notamment en ce qui concerne les cancers du sein et de l'utérus. Autre problème, la prise en charge des patients est concentrée à Tahiti. Ce qui créé des inégalités de prise en charge pour les habitants des archipels éloignés. Sur le plan financier aussi, le cancer représente 30% des dépenses en médicaments, soit 12,5 milliards de Fcfp. 10% de ces dépenses sont liées aux Evasans et 30% aux molécules onéreuses, c’est-à-dire au traitement lourd par médicaments. Selon la CTC, si les évasans ont une tendance à diminuer (20%) les traitements eux ont largement augmenté (70 %). La prise en charge des patients pour un cancer au CHPF a progressé de 23%. 25 % pour les hommes et 20 % pour les femmes.
Pour améliorer la situation, la chambre territoriale des comptes (CTC) préconise un nouveau « plan cancer » d'ici 2025. Il comprend un renforcement de la prévention, notamment à propos du tabagisme et de la consommation d'alcool, des dépistages plus attractifs et à développer le tout surtout dans les archipels. Il s'agit aussi de prendre en compte la prévention des cancers d’origine professionnelle et environnementale, c’est à dire liés par exemple aux produits chimiques ou au soleil et à la pollution urbaine. Il est également recommandé d'améliorer la gestion des traitements coûteux, et d'encourager la coopération entre l'institut du cancer et le CHPF. Enfin, la CTC recommande une observation sociale des cancers. En effet, selon le milieu social, nous ne sommes pas tous égaux face à la prise en charge, et la manière dont on vit la maladie et l’après maladie.