Casinos flottants et croisières de luxe: le gros lot pour Wallis et Futuna

L'autorisation de casinos flottants sur les navires immatriculés à Wallis et Futuna et la multiplication des escales de paquebots de croisières dessinent de nouvelles sources de revenus pour Wallis et Futuna.
Les casinos flottants autorisés à bord des navires immatriculés à Wallis et Futuna et la multiplication des escales de paquebots de croisières pourraient rapporter gros au territoire.

La loi d'actualisation du droit des Outre-mers, parue le 15 octobre au journal officiel, ouvre la possibilité au ministère de l'intérieur d'autoriser les casinos à bord des navires de croisière immatriculés au registre de Mata Utu.
Pour l'heure, seule une demi douzaine de ces bateaux est enregistrée à Wallis et Futuna mais l'autorisation des casinos flottants pourrait en attirer d'autres.
C'est du moins ce qu'espèrent les responsables du territoire comme le sénateur Robert Laufoaulu qui souligne que les seuls paquebots à figurer sur l'un des registres maritimes français sont immatriculés à Wallis et Futuna.

Selon le sénateur, l'enregistrement d'un navire en 2015 a rapporté environ 20 millions de Francs Pacifique (environ 168 000 euros) aux finances locales. Une fois l'inscription effectuée, les rentrées annuelles se montent ensuite à un million de francs par pavillon (8 à 9 000 euros).

Cinq des navires immatriculés localement appartiennent à la compagnie Ponant, fondée en 1988 à Nantes par de jeunes officiers de la marine marchande. Ces paquebots de luxe ne devraient pas croiser prochainement dans la baie de Mata Utu car ils ne viennent qu'exceptionnellement dans le Pacifique.
En revanche, un sixième élément de cette flotte, envisagé pour 2018-2019, pourrait être destiné au moins partiellement à des croisières en Océanie et pourrait donc faire escale à Wallis et/ou Futuna.

La multiplication d'escales de navires de croisière haut de gamme et de yatchs est une autre piste identifiée pour développer les revenus du territoire.
Entre octobre et novembre, trois paquebots sont ainsi annoncés au port de Mata Utu, un quatrième pourrait s'approcher de l'île d'Alofi voisine de Futuna, en mars 2016,du jamais vu en aussi peu de temps!
D'autres bateaux prévus se seraient même détournés du lagon d'Ouvéa en dernière minute en raison du mauvais temps.


"Wallis et Futuna ont tout ce qu'il faut pour les touristes"


Le consignataire  Manuele Iloaï affirme que les deux îles peuvent profiter de la forte expansion actuelle des croisières dans le Pacifique sud.
Selon cet agent maritime, Wallis et Futuna doivent se brancher sur la Polynésie française et surtout sur la Nouvelle Calédonie qui a enregistré 700 escales en 2015, un record. 

Un commerçant et photographe connu à Wallis, Thierry Beauvilain a cependant déploré l'absence de "retombées pour les commerces" de ces visites de croisiéristes qui n'ont dépensé sur place , selon lui, que quelques pièces pour des timbres et cartes postales.
Il a demandé une vraie réception de ces touristes avec des danses et un marché de produits locaux  à même de profiter au commerce des îles.
En réponse, Manuele Iloaï a rétorqué que c'est aux commerçants de "faire remonter leurs besoins" et il a proposé de créer un office de tourisme en lien avec la chambre de commerce, la CCIMA.

Manuele Iloaï affirme que Wallis et Futuna ont "tout ce qu'il faut pour les touristes et la capacité d'offrir le type de tourisme" en vogue aujourd'hui, les voyageurs étant en quête, selon lui, de ce peuvent proposer les deux îles: "des endroits sauvages, un peuplement polynésien, une culture unique, un aspect cultuel original avec une église tous les cinquante mètres".