Ces athlètes sont des poids lourds !

Jean-Philippe Carène, Xavier Levalois et Pierre-Emmanuel Jos (de gauche à droite) se préparent pour les Championnats du monde à Orlando, en Floride, aux Etats-Unis, en novembre 2018.
Ils participeront dans quelques semaines aux Championnats du monde de Powerlifting. Jean-Philippe Carène, Xavier Levalois et Pierre-Emmanuel Jos font de la force athlétique depuis une quinzaine d'années.
Dans la salle de sport, ils ne seront pas sur les vélos ou sur les tapis de course. Vous les trouverez plutôt à soulever de la fonte. Pour s'échauffer, ils font monter progressivement la barre. Partis de 60 kg, ils atteindront près de 300 kg à la fin de leur échauffement. Depuis une quinzaine d'années, Jean-Philippe Carène, Xavier Levalois et Pierre-Emmanuel Jos font du powerlifting, de la force athlétique en français.

"C'est la base de tous les sports. On va faire du squat, du développé couché, du soulevé de terre. La force athlétique a professionnalisé ces trois mouvements. En haltérophilie, il n'y en a que deux : l'arraché et l'épaulé-jeté", explique Pierre-Emmanuel Jos, 38 ans, catégorie des plus de 140 kg. "Après, c'est toujours le même principe. Celui qui a levé le plus lourd dans le respect des règles a gagné. Dans le culturisme, on sculpte son corps. On essaye de le faire ressembler à un format pour pouvoir gagner", ajoute le président de l'association Madinina Side Barbell.
Le record de Pierre-Emmanuel Jos au développé couché est de 220 kg.
Pour pratiquer ce sport, il faut un équipement particulier. "On aura une ceinture, des bandages autour des poignets pour protéger les articulations et de longues chaussettes pour protéger les tibias", détaille Xavier Levalois, 39 ans, moins de 100 kg. "Quant aux chaussures, pour le squat et pour le développé-couché, on aura des talons fermes, rigides pour être stable. Et pour le soulevé de terre, des chaussures plates pour avoir une stabilité".

On a mal au dos rien qu’à regarder les barres qu’ils soulèvent. Surtout qu'à chaque mouvement, les grimaces sur leurs visages s’accentuent. "C'est un sport où l'on peut se dépasser en levant des charges lourdes", commente Jean-Philippe Carène, 42 ans, catégorie des plus de 110 kg. Vu sa carrure, on ne pourrait pas croire que c'est le timide de la bande. Son record est de 300 kg au soulevé de terre.
 

Seulement des épinards au menu ?


Pour être capable d'atteindre ce niveau, les trois Martiniquais suivent un programme d'entraînement adapté. "On va faire une semaine lourde, mais jamais à son maximum pour pouvoir entraîner le muscle à lever lourd. L'autre semaine sera un peu plus légère pour continuer à le stimuler mais sans aller trop fort pour ne pas casser les tendons par exemple", explique Xavier Levalois.Pour avoir les muscles de Popeye, ces athlètes doivent manger davantage que des épinards. L'alimentation n'est pas stricte. Mais il faut être capable de prendre du muscle. Inscrit chez les moins de 100 kg, Xavier veut atteindre les 99 kg alors qu'il pèse actuellement environ 94 kg. La prise de poids sera automatique selon lui. "Quand on avance dans son entraînement, on va augmenter les charges. Le corps va réclamer plus d'énergie et mécaniquement, on va s'alimenter un peu plus". Au menu, de la viande, des sucres lents, des fruits.


2 500 euros par personne


Pierre-Emmanuel, Xavier et Jean-Philippe font de la force athlétique depuis une quinzaine d'années. C'est Miguel Marie-Sainte, multiple champion de France, qui leur a donné envie de pratiquer ce sport. A l'internationale, la figure d'Arnold Schwarzenegger a joué aussi. "Quand on a la culture du body-bulding, de la musculation, on a envie de s'identifier à lui", reconnaît Pierre-Emmanuel Jos.

Petit à petit, le goût de la compétition est venu. Et les résultats sont là. Rien qu’en 2016, Pierre-Emmnanuel et Jean-Philippe ont obtenu le titre de Champion du monde de soulevé de terre. Xavier est devenu vice-champion du monde du développé couché. Du 2 au 9 novembre 2018, la Floride accueille la compétition mondiale. "On a envie d'affronter les Russes, les Américains, les Européens". Mais pour payer le voyage, il faut des sous, 2 500 euros par personne. Les Martiniquais sont à la recherche de sponsors.