C’est la société Valneva qui a annoncé le 20 novembre dernier, après le feu vert de l’Union européenne, la commercialisation de son vaccin contre cette maladie transmise à l’homme par des moustiques infectés. Le groupe pharmaceutique franco autrichien publie des données attestant que son vaccin contre le chikungunya assure une protection pendant trois ans avec une seule dose. Il s’agit du premier, et pour l’instant du seul vaccin au monde destiné à prévenir les infections de chikungunya.
Une seule dose et une protection de 3 ans
le IXCHIQ est indiqué pour les adultes uniquement. Administré en une seule dose, le vaccin utilise la technique du virus vivant atténué, c’est-à-dire qu’il est constitué de germes (virus, bactérie) vivants qui ont été modifiés afin qu'ils perdent leur pouvoir infectieux mais gardant leur capacité à créer une protection chez la personne vaccinée. La recherche qui a durée 10 ans a été basée sur la souche qui a circulé dans notre île en 2005 précise Nicolas Arvis, le directeur Général de Valneva France . Actuellement une centaine de dose est disponible chez 2 grossistes locaux en pharmacie. Le vaccin devrait coûter plus d'une centaine d'euros. Sans positionnement des autorités pour l'instant il n'est pas remboursable par l'Assurance maladie.
Les symptômes du chikungunya peuvent persister sur plusieurs mois voire plusieurs années. Le moustique est présent dans notre île. Le nombre de personnes touchées par la maladie augmente depuis quelques semaines. L’Agence Régionale de Santé, l’ARS confirme ce vendredi 6 décembre 32 cas. La maladie circule à l’Ermitage, à L’Etang-Salé et à Grand Bassin.la situation actuelle témoigne d'une poursuite de la circulation du virus dans les foyers et d'une dispersion géographique. La plus grande vigilance est demandée à toute la population. Les risques de transmission de maladies par le moustique tigre (Aedes Albopictus) sont de plus en plus élevés.
Il y a 19 ans la crise chikungunya à la Réunion
En 2005, le chikungunya qui signifie « qui marche courbé en avant » a frappé la région de l'Océan Indien, touchant les Comores, Mayotte et l'île Maurice, puis notre île où il a provoqué une crise sanitaire d'une ampleur inégalée. 165 000 personnes ont été touchées par l'épidémie à La Réunion et 40 000 à Mayotte soit environ 30 % de la population et ce finalement avec une très grande rapidité.
Évitez que la situation ne se reproduise
Après un premier pic épidémique limité en 2005, à La Réunion, en quelques semaines, de la fin décembre 2005 au début janvier 2006, l'épidémie a littéralement explosé. Au plus fort de la crise, en février, on estimait à 45 000 le nombre de nouveaux cas hebdomadaires. Cette flambée épidémique a mis à l'épreuve, le système de veille sanitaire, le système de soins et l'organisation de la gestion de la crise. Une mission s'est attachée, au travers de l'analyse du déroulement de cette crise à en dégager les enseignements pour l'avenir afin d'essayer d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise.