La création d’une allocation de chômage partiel spécifique au secteur du nickel a été validée le 28 mars dernier, au Congrès. Elle doit être versée aux salariés, dont l’activité a été tout ou en partie suspendue à cause des difficultés rencontrées par les trois industriels calédoniens.
Lors de l’examen du texte, le possible élargissement du dispositif au secteur du BTP, lui aussi en difficulté, a été évoqué. Le sujet avait été discuté au gouvernement, annonçait alors Thierry Santa. “Mais compte tenu des difficultés à trouver les financements nécessaires, on a décidé de rester sur le nickel”, déclarait alors le membre du gouvernement en charge de l'emploi et de la formation.
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Une situation catastrophique dans le BTP
Décision qui fait réagir les membres de la fédération du BTP. “Cette décision crée une rupture d’égalité entre les salariés de deux secteurs frappés de plein fouet par la crise”, assurent les représentants dans un communiqué diffusé ce mardi.
“Ce vote à la majorité contre, signifie avant tout que la situation catastrophique du secteur du BTP n’est pas reconnue par les élus”. Les membres de la fédération rappellent les difficultés qu’ils traversent, “rappelons à nos élus que la commande privée s’est fortement ralentie, voire arrêtée, particulièrement après l’annonce de la fermeture de l’usine du Nord. Et que la commande publique n’est actuellement pas en mesure de suppléer cet arrêt des investissements privés”.
Conserver les salariés
Après un premier recensement de l’ensemble des projets des collectivités et établissements publics du territoire, les représentants de la fédération du BTP maintiennent qu’ils peuvent “affirmer d’ores et déjà, que très peu d’opérations financées, sont prêtes à être lancées dans l’immédiat. Les entreprises du BTP ont donc aussi besoin de conserver leurs salariés pendant cette période de latence”. D’où la demande de pouvoir bénéficier du même régime de chômage partiel spécifique, appliqué au secteur du nickel.
Les représentants de la fédération martèlent que le secteur a déjà perdu 3 000 emplois et que la crise actuelle pourrait “entraîner la perte de 3 000 emplois supplémentaires, si rien n’est fait. Il est donc impératif d’agir rapidement”. La fédération appelle les membres du Congrès à “prendre conscience de l’urgence de la situation. Le chômage partiel spécifique, doit inclure les salariés du BTP sans délai, pour éviter une crise économique et sociale encore plus grave”.
L'interview de Daniel Ochida de la Fédération calédonienne du BTP