Cela faisait quatre ans que le Conseil du Fleuve Maroni ne s’était pas réuni. Ce jeudi 28 juillet, c’est sous une forme restructurée, conformément aux termes de la “Déclaration conjointe sur la gestion commune du fleuve Maroni et de la rivière Lawa et le développement commun de la zone frontalière” du 15 mars 2021, que cette réunion s’est tenue en présence des représentants des services de l’état et de la CTG pour la délégation française, et de l’Ambassadrice Miriam Mac Intosh, secrétaire permanente chargée de la Coopération Internationale au sein du Ministère surinamais des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération internationale.
Les discussions étaient orientées autour de 3 axes principalement: le développement de l’activité économique transfrontalière avec la question de la réglementation du transport fluvial sur le Maroni et l’enregistrement des pirogues, l’aménagement du ponton et de la cale du bac à Albina, l’aménagement des sauts et la réglementation de l’activité des barges extractives.
L’environnement a aussi été largement discuté autour de sujets comme la transition vers une activité minière responsable, la prévention et la gestion des déchets et la surveillance et la prévention des inondations.
Les deux parties ont aussi parlé sécurité, police, justice. Des thèmes importants sur le fleuve et qui se jouent au niveau de la carte transfrontalière, de l’état civil et de la lutte contre les activités illicites comme l'orpaillage illégal, l'immigration clandestine, la criminalité, la délinquance.
Des accords conclus lors de ce Conseil du Fleuve Maroni 2022
En marge des discussions, des avancées concrètes ont pu être faites concernant par exemple le bac transfrontalier. Les deux parties se sont entendues sur le fait que le bon fonctionnement du bac Saint-Laurent du Maroni – Albina est essentiel aux échanges entre les deux territoires. Financée par le Suriname, la réparation du ponton actuel devrait se faire sous 3 mois.
Concernant la nouvelle cale en béton qui doit recevoir le bac Malani, elle sera livrée en octobre 2023. Les travaux seront financés par la France via des fonds européens (84,28 % PCIA) et ceux apportés par la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais.
Une réunion devrait se tenir dans les plus brefs délais pour déterminer les modalités techniques du projet et le lancer officiellement.
Autre point d’entente: l’enregistrement des naissances d’enfants surinamais au Centre hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG).
Un officier de l’Etat-civil surinamais est présent au sein de l’hôpital depuis le 7 juillet 2022. Il est chargé de vérifier, entre autres, que les actes de naissance des enfants nés au CHOG de femmes ayant la nationalité surinamaise répondent bien aux normes de l’Etat-civil surinamais.
D'autres points de discussions à venir
Lors de leur prochaine réunion, les acteurs de ce Conseil devraient aborder d’autres thématiques comme la santé, l’éducation ainsi que les échanges culturels et sportifs.
Des groupes de travail se réuniront en bilatéral à partir de la rentrée afin d’avancer sur les différents sujets, et ce sous la supervision de l'équipe de coordination du Conseil du Fleuve.