Son visage est resté impassible à l’annonce du verdict. Le jeune homme de 19 ans garde un regard fixe sur le président de la Cour d’Assises qui énonce sa peine.
18 ans de réclusion criminelle
L’accusé est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, suivi d'un suivi sociojudiciaire de 5 ans. Il écope aussi d’une injonction de soins, et d’une interdiction de port d’arme pour les 15 ans à venir.
Le jeune homme de 19 ans est reconnu coupable de l’assassinat de Benaya Mangal, son ami d’enfance. Suite à un différent amoureux, il a tué son ami et voisin avec une violence inouïe, "d’une manière machiavélique", dira le père de la victime. La Cour n’aura donc pas suivi les réquisitions de l’avocate générale.
25 ans requis
Elle avait requis 25 ans de réclusion criminelle. Elle demandait aussi à ce que l’excuse de minorité de l’accusé ne soit pas retenue, car l’accusé était à trois semaines de ses 18 ans lorsqu’il a assassiné Benaya Mangal. La Cour a toutefois retenu l'excuse de minorité.
Ce matin, le réquisitoire a été perturbé par deux suspensions d’audience. L’accusé a vomi à plusieurs reprises.
Les réactions
Pour Me Boris Chong-Sit, avocat de la partie civile, il était "important que les faits reprochés à l’accusé soit exactement qualifiés, d’assassinat, c’est-à-dire meurtre avec préméditation et la cour a reconnu cette préméditation". Autre point important selon lui, "il n’a pas été considéré que son discernement était altéré au moment des faits, c’est-à-dire qu’il avait pleine conscience de la commission de ses actes criminels".
De son côté, la famille de Benaya Mangal explique qu'elle "n'attendait pas grand-chose de ce verdict". "Ce dont nous avions besoin c’était d’avoir toutes les informations sur l’assassinat de Benaya, confie Daniel Mangal. Depuis deux ans, nous n’avions pas tous les protagonistes, il y avait des supputations, aujourd’hui nous avons les informations". Selon lui, le verdict n'aidera pas au deuil : "C’était notre grand bébé Benaya, on ne l’oubliera jamais".
L’accusé "fou amoureux"
Durant les deux premiers jours de son procès, la cour a tenté de comprendre ce qui a amené l’accusé à tuer son ami d’enfance et voisin, Benaya Mangal.
Ce dernier s’était rendu chez lui pour faire de la musculation le 22 mai 2022. Finalement changement de programme, les deux lycéens partent pêcher sur une barque sur une zone marécageuse, non loin de leur domicile. Un différent aurait alors éclaté au sujet d’une jeune fille.
L’accusé en était "fou amoureux" et estimait que la victime avait eu un comportement indélicat envers elle. Rivalité amoureuse, jalousie : leur amitié a viré au drame au soir du 22 mai. Benaya disparaît et son corps ne sera retrouvé que dix jours plus tard dans le lac. Dix jours durant lesquels l’assassin a gardé le silence.
Une violence inouïe
Selon les investigations, la victime a subi des coups de sabre, des coups de poing, avant de tomber à l’eau et d’être noyé, par l’accusé.
Ce dernier est aussi accusé d’avoir fait disparaître le corps, les vêtements et le téléphone portable de la victime. Il a envoyé des messages, tard dans la soirée de ce 22 mai, sur le portable de Benaya Mangal et celui de son père pour "prendre des nouvelles".
Les excuses de l’accusé
Durant les trois jours de procès, l'accusé s'est excusé auprès de la famille de la victime à plusieurs reprises, expliquant "avoir commis une erreur car il aimait cette fille et c’est pour ça qu’il a tué mon fils", précise Daniel Mangal.
Il a longuement été questions de la personnalité de l’accusé depuis mercredi. De nombreux experts psychiatres et psychologues ont été entendus jeudi. Comment a-t-il pu commettre une telle barbarie ? Que s’est-il passé dans sa tête ? Les experts ont tous fait part de différentes analyses.
Dix jours pour faire appel
La Cour aura finalement retenu que son discernement n’était pas altéré. L’accusé écopera toutefois d’une injonction de soin à effectuer durant sa peine de 18 ans de réclusion criminelle.
L'avocat de la défense, Me Jérémy Stanislas, et le père de l'accusé n'ont pas souhaité s'exprimer "par pudeur et considération pour la famille de la victime". Ils ont dix jours pour faire appel.