Coronavirus : déploiement d’un avion militaire pour doubler la capacité d’évacuation sanitaire de la Guyane

L'A400M c'est posé à Félix Eboué en provenance de Villacoublay
Dimanche dernier, le premier ministre avait annoncé l’arrivée de l’A400M, un avion médicalisé, identifié comme indispensable, par les deux directeurs médicaux de crise, dans le dispositif de lutte contre l’épidémie.
Ou comment soulager un hôpital bientôt saturé par l'épidémie de Codiv-19.

Un appareil qui vient renforcer le Casa utilisé jusqu'à maintenant pour les évasan vers les Antilles :


L’A400 M, un avion militaire dédié au transport de malades, va permettre à la Guyane de doubler sa capacité d’évacuation aérienne. Il est arrivé hier, vendredi 26 juin, à l'aéroport Félix Eboué après une journée de vol en provenance de Villacoublay. 

 A son bord : 4 médecins et trois infirmières accompagnés d’une équipe de désinfection. Ils auront la charge de veiller médicalement sur les patients de réanimation du CHC. L’appareil a déjà participé à plusieurs évacuations de ce type depuis Mulhouse, quand l’épidémie était à son pic dans l’est de l'hexagone.

« L’intérêt de cet avion c’est qu’on apporte une capacité, tout-complet. C’est-à-dire qu’on est totalement indépendant des personnels de santé de Guyane pour pouvoir effectuer les évasans, ce qui n’était pas le cas pour les 3 évasans qu’on a fait en Casa durant la semaine écoulée. »

Général Didier Looten, commandant supérieur des Forces armées en Guyane

Un moyen d’évacuation identifié comme « prioritaire » par les deux directeurs médicaux de crise envoyés par le gouvernement :


Un pont aérien pour soulager un hôpital de Cayenne sous équipé et sous doté, c'est l'une des propositions qui sera réaffirmée par les deux directeurs médicaux, venus faire cette semaine le diagnostic de la situation et aider à la mise en place d'une stratégie médicale. Des experts qui demandent aussi le renforcement des moyens humains.
 

« Il y a la possibilité de délester (le CHC) en créant des ponts aériens et c’est ce à quoi on travaille actuellement. Créer des ponts aériens à l’intérieur de la Guyane, d’un hôpital à un autre, ce qui est déjà fait quotidiennement bien évidemment… et des ponts aériens soit vers les Antilles, soit la métropole, en fonction du type de patients et de leur sévérité… »

Mathieu Raux, anesthésiste-réanimateur, directeur médical de crise (Sorbonne-Université La Pitié Salpêtrière)

Les deux experts venus tracer la stratégie à venir se veulent rassurants. Tous les moyens matériels attendus, y compris en ce qui concerne les respirateurs en réanimation, seront livrés en cas de besoin.

"Y’a pas de sujet de respirateurs…s’il manquait d’aventure un respirateur il faudrait assez peu de temps pour qu’il vienne de métropole en renfort »

Mathieu Raux, anesthésiste-réanimateur, directeur médical de crise (Sorbonne-Université La Pitié Salpêtrière)
 
C’est le manque de moyens humains qui semble le plus inquiéter les 2 directeurs médicaux, experts des crises sanitaires.
 

"Y’a des paliers qui ont été identifiés et qui vont permettre d’être toujours en avance de quelques lits. Mais c’est sûr que la situation est très préoccupante et qu’il va falloir trouver des renforts et par ailleurs tout faire pour limiter la propagation du virus.

Etienne Gayat, directeur médical de crise, professeur d’anesthésie réanimation à l’hôpital Lariboisière
 
Selon les 2 professeurs de médecine, de nombreux professionnels de santé ont entendu l’appel lancé par les autorités sanitaires guyanaises. Les experts vont remettre au gouvernement un rapport qui formule plusieurs demandes, dont justement le renforcement des moyens humains et le développement de ponts aériens.