Coup de stress le 2 octobre au soir, au Centre d’Hébergement des Etudiants (CHE) de l’université de Polynésie. Une réunion avec l’OPH (Office Polynésien de l'Habitat), gestionnaire des logements, a tourné au vinaigre. En effet, l'office aurait demandé aux étudiants de payer 20 000 francs pacifique de loyer, au lieu des 2 000 francs pacifique habituels, sans préavis.
Avec un arriéré depuis août, cela reviendrait à débourser 70 000 francs pacifique pour les étudiants qui ne touchent que 20 000 francs pacifique de bourse par mois.
En effet, selon le système en place, le loyer mensuel pour une chambre estudiantine est de 20 000 francs pacifique. Sur ces 20 000 francs pacifique, les étudiants paient 2 000 francs pacifique par mois. En contrepartie, ils doivent être assidus en cours et payer leur loyer tous les 8 du mois. S’ils remplissent les conditions, l’Etat verse alors le complément de 18 000 francs pacifique par mois sur l’année scolaire à l’OPH.
Et c’est là qu’est le problème : pour l’OPH, cela veut dire que chaque année, l’organisme doit mobiliser au total 80 millions de francs pacifique pour couvrir les frais, « une somme qui n’est pas entièrement couverte par les loyers », selon le communiqué paru ce jeudi 3 octobre sur le site de l’OPH.
L'OPH veille en ce moment à récupérer tous ses impayés.
De plus en 2023, selon le directeur Mike Ah Tchoy, l’OPH comptabiliserait 35 millions de francs pacifique d’impayés, liés à la gestion du logement étudiant, ce qui pourrait expliquer que l’OPH veuille changer le système actuel et demande aux étudiants d’avancer les frais.
Une éventualité qui n’est pas recevable pour le syndicat Avenir Etudiant, car cela plongerait la plupart des bénéficiaires de bourses dans une très grande précarité, notamment ceux dont le coefficient boursier ne leur permet d’accéder qu’à des bourses entre 20 000 francs pacifique et 40 000 francs pacifique.
Les étudiants rencontrés ce jeudi se disent choqués par les propos tenus par les représentants de l’OPH. Certains souhaitant même déjà rendre leur logement, ne sachant pas comment payer cette augmentation soudaine. Le président de l’association des Etudiants du CHE a vu plusieurs « étudiants en pleurs et en total désarroi, qui ne savaient pas comment ils pourraient se nourrir. »
Le syndicat Avenir Etudiant demande une réunion tripartite avec l'Etat et Pays, pour une profonde refonte des aides aux étudiants et parler de la précarité, de la sécurité et du transport des étudiants qui sont « l’avenir du pays ».
Une manifestation contre la précarité étudiante est prévue mercredi 9 octobre.
Une réunion est prévue ce jeudi soir entre l'OPH et les étudiants du CHE.