Difficile de gérer une pension de famille pendant la saison des pluies. C'est une période durant laquelle les touristes sont peu nombreux et où les intempéries peuvent causer des dégâts. Mais si, en plus, des grèves perturbent les arrivées et les départs, cela devient un casse-tête. Lors de la grève mi-décembre, des navettes avaient été mises en place urgemment pour assurer le transport des touristes. "Les touristes de l'atoll étaient bloqués et n'ont pas pu repartir. Certains étaient réellement mal en point parce qu'ils avaient des vols internationaux et pas forcément les moyens de repayer d'autres du coup ils étaient au bord des larmes et faisaient un sit-in à la mairie" témoigne Heifara Fauura, gérante de pension de famille et excursionniste.
Un très mauvais souvenir qui a nui à la réputation du pays. Des milliers de touristes sont restés bloqués à Tahiti ou dans les îles et des touristes Américains avaient même envisagé de porter plainte contre les grévistes. Certains voyageurs l'ont vécu comme une "prise en otage". "Ils viendront une fois puis ils ne reviendront probablement plus" craint Martine Nesa, elle aussi gérante de pension de famille.
Et de conclure : "N'oublions pas que le moteur économique du pays, c'est le tourisme. Et qui dit tourisme dit restaurants, dit taxis, dit transferts... Impact sur les safaris tour, sur l'artisanat etc.".
Sollicités par le président Moetai et la ministre Vannina Crolas, les syndicalistes de la FRAAP ont préféré sauter le rendez-vous.