Alors que Moetai Brotherson assiste à la course de runs à Taravao samedi 07 décembre, il glisse ceci pendant l'interview :
Je tiens tout de même à attirer l'attention de nos amis pompiers d'aéroport sur le grand énervement que cette grève provoque notamment chez nos touristes américains. J'ai été sollicité par les autorités américaines pour nous prévenir d'éventuelles sanctions de la part du gouvernement américains à l'encontre de nos pompiers d'aéroport, du moins ceux qui sont en grève, qui seraient peut-être potentiellement interdits de passage aux Etats-Unis. Nous n'avons rien à voir là-dedans mais j'ai été averti et je passe le message.
Moetai Brotherson, président de la Polynésie française
D'après nos informations, il n'a jamais été question d'interdiction de passage aux États-Unis pour les grévistes tel que l'avance Moetai Brotherson. Mais il s'avère que des touristes américains ont bel et bien contacté le consulat des États-Unis pour avoir des informations sur la grève.
"Je ne veux pas être tenue en otage par les grévistes français sinon je porte plainte" a lancé une voyageuse américaine à l'agent consulaire. Très remontée, cette dernière devait se rendre à Bora-Bora, l'une des îles favorites des touristes américains, et qui pour l'instant fait partie des destinations qui ne sont pas impactées par la grève.
"Bonne volonté"
Ce lundi 09 décembre, les grévistes se sont rendus à l'assemblée de Polynésie pour "faire prendre conscience aux élus du pays qu'il y a une situation gravissime et qu'il convient que tout le monde prenne la chose au sérieux" a indiqué Jean-Paul Urima, secrétaire général de la FRAAP. Aucune nouvelle rencontre n'est prévue entre les syndicats et le pays mais Monsieur Urima assure être "ouvert à une véritable discussion (...). Cela dépendra de la bonne volonté du président".
Pourtant, Moetai Brotherson rappelait sur un ton quelque peu agacé samedi : "À deux reprises, nous les avons attendus plus de deux heures, ils ne sont pas venus. Ensuite ils nous ont fait un cinéma hier matin (vendredi, NDLR) où ils ont d'abord dit qu'ils ne viendraient pas et ensuite qu'ils viendraient pour repartir au bout de trois minutes. Moi, je suis toujours disposé à discuter avec des gens de bonne volonté".
Les discussions bloquent toujours sur la revalorisation de 40% du point d’indice des fonctionnaires. La FRAAP demande de le faire passer de 1 060 à 1 500 francs. Mais Moetai Brotherson refuse d'octroyer cette augmentation qui coûterait "onze milliards" au pays. "On comprend bien que les sommes en jeu sont assez énormes. On veut voir jusqu'où il veut descendre pour qu'on ait un niveau de rémunération équilibré (...). Nous soutenons la situation des petites catégories" a rétorqué Jean-Paul Urima, qui espère mettre fin à la grève d'ici la "fin de cette semaine".