La navette est la seule chance pour les touristes bloqués à Mataiva de rejoindre Rangiroa et, de là, rentrer à Tahiti. Un véritable soulagement pour certains, bloqués depuis trois jours sur l’île. "Ils ont fait le maximum pour nous rapatrier en temps et en heure, parce qu'après il y a des gens qui doivent envore prendre les avions, ou travailler lundi matin, je trouve qu'ils ont fait le maximum qu'ils pouvaient, ils ont le droit de [faire] grève donc...", déclare Aline Chapalain, une touriste. "Ce sera une première pour moi, sachant que je suis malade en bateau, on verra bien si tout se passe bien ou pas", annonce avec le sourire Florence Caudron, une autre touriste.
Pour les pensions de famille, la grève a des conséquences économiques. Priscilla, par exemple, devait accueillir des visiteurs ce dimanche matin, mais le mouvement social en a décidé autrement. "C'est vraiment un manque à gagner, j'espère que ça ne va pas durer, habituellement ils reprennent au bout de 4 jours, mais là c'est assez risqué pour nous. Ce mois-ci n'est pas très positif si ça commence comme ça et si ça finit comme ça", se demande Priscilla, gérante de pension.
Le rapatriement des passagers dépend désormais de l’implication des maires, qui ont affrété une navette pour récupérer les voyageurs coincés sur l’île. Une solution qui entraîne cependant des dépenses imprévues. "Chacun devra payer un supplément pour aller à Rangiroa...de 7 500 cfp par personne. Beaucoup sont mécontents, d'autres ont le mal de mer, mais on n'a pas le choix pour les ramener, c'est le seul moyen", dit Edgar Tetua, maire délégué de Mataiva.
La situation reste préoccupante pour les touristes comme pour les acteurs locaux, qui espèrent une reprise rapide des liaisons maritimes et aériennes. En attendant, chacun s’adapte avec les moyens du bord.