Dans un communiqué diffusé, lundi 06 juillet, l’association Médecins du Monde qui œuvre beaucoup dans les quartiers informels de Guyane, « alerte sur la recrudescence du virus qui vient se superposer à un système de santé déjà fragile et un contexte socio-économique durement touché. »
Une crise peut en cacher une autre :
En Guyane, Médecins du monde à mis en place une clinique mobile sanitaire qui sillonne les squats et bidonvilles de l’île de Cayenne, et le constat que fait l’association est particulièrement préoccupant quant à la propagation de la Covid-19.
« Les gestes barrières ou mesures de confinement ne peuvent souvent être respectés dans ces lieux de vies précaires où les espaces sont étroits et l’accès à l’eau limité. »
Le confinement et le couvre-feu, des facteurs aggravants :
Pour les humanitaires, un facteur aggravant vient se superposer à la maladie, c'est le durcissement du confinement dans plusieurs quartiers de l’île de Cayenne ainsi que l’arrêt de l’économie informelle. Des arrêts aux conséquences sociales catastrophiques "en particulier sur l’accès à l’alimentation, et donc sur l’état de santé voire la survie d’une partie de la population."
Médecins du Monde demande au gouvernement de poursuivre, les mesures de prolongation automatique des droits (droits sociaux, droits à la protection maladie et titres de séjour). Des dispositions qui n'ont pas été remisent en place en Guyane, ce qui accentuerait le phénomène de ruptures des soins dans le parcours de santé.
« L’état d’urgence sanitaire a été prolongé jusqu’au 30 octobre 2020 en Guyane, contrairement à la métropole ; les droits sociaux comme l’accès à l’assurance maladie n’ont pas été prolongés à nouveau ce qui va constituer un blocage majeur d’accès aux soins pour les personnes en situation de précarité »
En Guyane, où près d’un assuré sur deux relève des droits de santé des personnes en grande précarité (Aide Médicale d’Etat, Complémentaire Santé Solidaire), Médecins du Monde interpelle le gouvernement et lui demande de :
- Prolonger les mesures d’accompagnement et de continuité des droits sociaux et titres de séjour, prises nationalement dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, jusqu’au 30 octobre 2020.
- Mettre en place une réponse d’urgence à la hauteur des besoins pour l’accès aux droits fondamentaux des publics en grande précarité, notamment l’accès à une alimentation quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante.
- Renforcer les capacités hospitalières à la hauteur des besoins et de la crise ; augmenter les effectifs en personnels médicaux et paramédicaux.
- Redoubler d’efforts sur le suivi et le dépistage des personnes présentant des facteurs de risque face à la Covid-19.