En temps normal, Hunuma Matha suit ses cours de terminale CAP agricole au lycée du Mont-Dore. Son lycée est de nouveau ouvert, pourtant ses parents, qui s'inquiètent des violences encore en cours, ont préféré qu'elle reste à Lifou.
Depuis la semaine dernière, l'étudiante passe donc ses matinées dans les locaux de l'Epife (l'établissement Provincial de l’Insertion Professionnelle, de l’Emploi et de la Formation) pour y faire ses devoirs. "Déjà il y a les contrôles continus et puis j'ai envie d'avoir mon diplôme à la fin de l'année."
La lycéenne a aussi accès au matériel informatique mis à disposition par la cyber tribu. "Je peux imprimer mes devoirs, parce qu'à la maison il n'y a pas d'ordinateur. C'est galère pour avoir une connexion."
Chacun sa spécialité
Pour accompagner ces étudiants au mieux, certains de leurs aînés leur consacrent du temps. C'est le cas de Denis Luepak, jeune diplômé en biochimie et membre du mouvement Treijine. "Notre rôle, c'est plutôt de les encadrer et de les aider dans certaines matières selon nos spécialités. Moi, c'est plutôt les matières scientifiques. D'autres personnes sont plus compétentes en français, en anglais et en gestion. Il y a aussi des professeurs qui viennent. On voit que ça aide beaucoup nos enfants de Drehu pour avoir une continuité pédagogique."
Des visioconférences avec leurs professeurs
Sur leur temps libre, des professeurs viennent en effet épauler les élèves. La semaine dernière, une quarantaine d'étudiants, de terminale et de BTS essentiellement, ont bénéficié de ce dispositif d'accompagnement. "On a proposé des salles grâce à l'Epife, mais aussi des ordinateurs grâce à la cyber tribu pour que les enfants puissent se connecter à Pronote et regarder leurs devoirs, détaille Isa Qala, coordinatrice du mouvement Trejine. On propose aussi des salles aux jeunes qui veulent faire des visioconférences avec leurs enseignants à Nouméa."
À la demande des parents et des élèves, le dispositif d'accompagnement est reconduit jusqu'aux vacances d'août, toujours dans les locaux de l'Epife.
Le reportage de Clarisse Xowie Watue et Carawiane Carawiane :