Deux mois après le début de la crise, les habitants du quartier de Logicoop, à Nouméa, vivent toujours dans la peur d'un cambriolage. Ils sont nombreux à chercher comment se protéger de ces intrusions à répétition.
On vit au jour le jour, aujourd'hui on arrive à avoir un paquet de riz et des saucisses, on mange ce qu'il y a. On sait vraiment pas où on va, on est perdu.
Une habitante du quartier Logicoop
Par crainte des représailles, les habitants n'osent pas témoigner. L'un d'eux a accepté sous couvert anonyme : " mon état d'esprit c'est qu'on n'arrive pas à se projeter, on ne sait pas si on va réintégrer cette maison, on ne sait pas si on aura l'opportunité d'avoir autre chose après, même ailleurs, financièrement c'est difficile. Mon mari est au chômage, moi je suis dans une phase de maladie assez grave, donc pas de ressources non plus. On vit au jour le jour, aujourd'hui on arrive à avoir un paquet de riz et des saucisses, on mange ce qu'il y a. On ne sait vraiment pas où on va, on est perdu."
"Ils peuvent rentrer à n'importe quel moment"
Les habitants veillent sur leur quartier toute la journée et la nuit, malgré les rondes menées par les forces de l’ordre dans le secteur.
Pour cette habitante, qui a tenu aussi a rester anonyme, la stratégie des forces de l'ordre n'est pas la bonne. " On n'est pas tranquille, dès lors qu'on est plus chez soi, on ne sait pas ce qui peut arriver, ils peuvent rentrer à n'importe quel moment. On a des forces de l'ordre très présentes mais sur des ronds-points, des axes routiers .. Quand on les appelle, ils viennent en voiture, ils coursent les voleurs avec des voitures ! Mais c'est pas comme ça que ça se passe ici, on a des forêts de mimosa, c'est très facile pour les voleurs de se cacher."