Crise en Nouvelle-Calédonie. Détention provisoire confirmée en Métropole pour Christian Tein, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo-Ipeze sous contrôle judiciaire

Au palais de justice de Nouméa.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Nouméa a rendu sa décision sur l'appel des placements en détention provisoire de 7 militants de la CCAT. Décisions confirmées pour la plupart.

Ils ne rentreront pas en Calédonie. 5 militants de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) placés en détention provisoire dans l'Hexagone poursuivront l'attente de leur procès loin du Caillou.

La chambre de l'instruction a rejeté ce vendredi après-midi l'appel que sept mis en cause avaient formé. Mercredi, elle avait déjà décidé du maintien en détention en Métropole de l'un d'eux, Steve Unë. Dans la même ligne, les juges ont décidé que Dimitri Tein Qenegei resterait en prison dans l'Hexagone, tout comme le leader de la CCAT, Christian Tein, à Mulhouse et Guillaume Vama, à Bourges. 

De leur côté, Joël Tjibaou et Gilles Jorédié restent également incarcérés au Camp-Est. 

Une première victoire pour la défense

Frédérique Muliava, directrice de cabinet de Roch Wamytan au Congrès et Brenda Wanabo-Ipeze, chargée de la communication de la CCAT, ont elle été placées sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique et assignation à résidence pendant 6 mois. Selon Maitre Martin Calmet cela implique plusieurs obligations comme " l'interdiction de contacts et de parler de ce dossier dans la presse". Pour l'avocat de la défense, cette décision est un pas dans le bon sens. "Je vais parler de madame Wanabo, mais chaque personne a pu justifier d'une adresse en métropole, et nous, c'était le combat que l'on menait. Expliquer que la détention en métropole n'était pas justifiée et qu'elle devait être placée sous bracelet électronique. La cour nous a suivis. C'est une première victoire et on ne peut que s'en réjouir".

Garantir la sérennité des investigations

Le 22 juin dernier, 7 militants de la Cellule de coordination des actions de terrain, dont son leader, avait été placés en détention provisoire dans plusieurs prisons de Métropole. Le procureur de la République, Yves Dupas, avait justifié cette décision par la complexité de l'affaire, expliquant que l'incarcération en Métropole permettait "d'assurer la poursuite des investigations de manière sereine, hors de toute pression ou concertation frauduleuse".

Quelques jours plus tard, Joël Tjibaou et Gilles Jorédié étaient incarcérés au Camp-Est. Tous sont considérés comme les commanditaires présumés des violences déclenchées le 13 mai dernier, qui ont causé la mort de 9 personnes, et engendré plus de 260 milliards de francs pacifique de dégâts. 

Après ces nouvelles décisions, Maître Calmet a indiqué ce vendredi qu'il continuera à se battre pour chacun de ses clients affirmant que "ces personnes-là n'ont jamais appelé à la violence". Un pourvoi en cassation sera mené par certains des prévenus. 

Le reportage de Martin Charmasson et Cédric Michaut :

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