Crise en Nouvelle-Calédonie : où en sont la production et la commercialisation de viande?

La production de viande et sa commercialisation sont perturbées depuis le début de la crise, en Nouvelle-Calédonie. Les deux abattoirs de l’OCEF, situés à Bourail et à Païta étaient encore à l'arrêt, ce vendredi 31 mai. Les ventes de viandes ont pu reprendre dans le grand Nouméa, mais la production locale est au point mort. Et une partie des débouchés de la filière est touchée.

Les blocages sur la RT1, empêchent encore le transfert des stocks de viande depuis l'abattoir de Bourail spécialisé en production de bœuf, de veau, de mouton et de cerf, vers les entrepôts de l'office de commercialisation et d'entreposage frigorifique (OCEF), situés à Ducos, à Nouméa.

"Les abattoirs sont au point mort"

La production locale est au point mort. Conséquence : les professionnels alertent sur leur situation, via l'association interprofession viande de Nouvelle Calédonie (IVNC). Elle regroupe une grande partie des acteurs de la filière locale.

"Aujourd'hui, les abattoirs sont au point mort. Le personnel a pu constater que les installations sont en bon état, c'est déjà une bonne nouvelle", révèle Samuel Prévost, président de l'association. "Cela concerne ceux de l'OCEF. Il y a aussi des petits abattoirs privés de proximité. Ils peuvent dans certains cas, représenter des solutions, mais à l'échelle de la production calédonienne c'est insuffisant. La majorité du marché, se trouve dans le grand Nouméa". 

Élevages porcins en difficulté 


Si les éleveurs de bovins, d’ovins et de cervidés ont peu de contraintes, la situation est assez critique du côté de la viande de porc. Avec un manque de place et des difficultés à nourrir les animaux. La filière occupe 45,3% de la production locale et attend impatiemment la réouverture de l’abattoir de Païta.

"La priorisation au niveau des abattages sera faite d'abord vers les élevages porcins. Les calendriers d'abattages seront repris avec des discussions au cas par cas, pour déterminer la situation dans chaque élevage", explique Samuel Prevost. 

Depuis dix-huit jours, les éleveurs n’ont pas pu traiter leur production et selon l’IVNC, les besoins de trésorerie vont se faire rapidement sentir.

Avant la crise, la filière viande représentait 2 500 emplois en Nouvelle Calédonie, avec 700 élevages au total, 80 boucheries et ateliers de découpe, et 4 500 tonnes de viandes locales commercialisées.